La semaine recommence je m'y remets.
Avec ma présentation des blogs Jazziques je n'avais pas voulu commencer trop fort sinon je vous aurais d'emblée entretenu du meilleur, de l'indispensable, de l'incontournable : JazzWax.
De mon point de vue c'est incontestablement la perle de la presse Internet en matière de jazz et de musique américaine en général.
JazzWax est rédigé, édité, illustré par un seul homme Marc Myers qui se présente lui-même ci-dessous :
Ancien journaliste du New York Times, Marc Myers est un spécialiste de la musique américaine, auteur d'une thèse sur le célèbre « ban », grève des enregistrements entre 1942 et 1944. Outre son activité de blogueur, il contribue régulièrement au Wall Street Journal par des papiers sur la musique ou les musiciens.
La grande originalité et la grande force de ce blog résident en deux points essentiels :
le premier est très simple et tout d'exécution mais très difficile à réussir: la parution d'articles de qualité selon un rythme quasi quotidien.
Deuxièmement la supériorité de Marc Myers sur ses compétiteurs est son carnet d'adresses qui lui permet d'obtenir des interviews d'acteurs de la scène musicale, témoignages sans lesquels toute une partie de l'histoire de la musique serait définitivement perdue.
Depuis 2007 le nombre d'interviews souvent passionnants réalisés est impressionnant. De Abdullah Irbrahim à Yusef Lateef (par ordre alphabétique) c'est une somme d'informations essentielles pour l'histoire de la musique . Jetez un oeil à la liste des entretiens réalisés et vous aurez à l'avance le tournis.
A ce matériau s'ajoutent des articles sur des sujets divers, parfois directement musicaux, parfois périphériques ( conditions d'enregistrement des disques à une période donnée, statut des musiciens, music business en général ). Le jazz est, de l'aveu de l'auteur, son principal centre d'intérêt mais il ne s'interdit pas « quand la musique est bonne » de déborder sur la musique américaine en général, pop, blues ou rock and roll.
En résumé , l'essayer c'est l'adopter et, vous le sentez bien à ma dithyrambe , je ne peux plus me passer de JazzWax.
Evidemment on peut ne pas partager totalement les goûts de l'ami Myers; par exemple sa déclinaison par le menu de l'oeuvre de Dave Brubeck peut lasser ceux qui comme moi n'éprouve pas d'inclinaison particulière pour le maestro dont Boris Vian, toujours excessif, disait qu'il « jouait du piano comme une vache » . L'essentiel n'est pas là puisqu'il y a autant de mondes du Jazz que d'amateurs de cette musique.
Le lien est ici :
Aïe Aïe... vous entends je d'ici. Mais c'est encore en anglais ! Fichtre; halte à la mondialisation néo libérale vous indignez vous ! Ben oui j'y peux rien moi, débrouillez vous. Si vous avez un problème avec l'anglais rappelez moi de vous communiquer une recette infaillible pour l'apprendre sans peine.
Unsung heroes.
Dans la série maintenant bien entamée des héros méconnus du jazz, aujourd'hui un méconnu de chez méconnu, sauf évidemment de ceux qui le connaissent; cela va sans dire .
John Wright
John Wright est un pianiste typique de chicago, pépinière de musiciens s'il en est, et qui n'a pratiquement jamais quitté la « windy city » . "First call"» pour accompagner les gloires nationales lors de leurs passages à Chicago ( Gene Ammons, Sonny Stitt...) , notre ami John Wright a eu l'opportunité d'enregistrer quelques disques en trio ( cinq exactement ), notamment chez Prestige, entre 1960 et 1962 qui peuvent rivaliser avec les meilleures galettes du genre à l'époque – junior mance ou ramsey lewis par exemple-
Je suis entré en possession d'un disque de ce brillant artiste tout à fait par hasard, il s'agissait de celui là, qui m'avait beaucoup plu par son côté swinguant et "soulfull" :
comme son titre l'indique, l'album était dédié à Chicago et chaque composition évoque un quartier ou un lieu particulier de la ville. J'ai réussi depuis à me procurer ces deux autres disques, j'ai donc maintenant dépassé la moitié de l'oeuvre complète de John Wright:
D'après mes informations l'ami John, qui a pris un peu de bouteille ( voir ci dessous ), serait toutefois toujours actif dans sa ville, jouant en public à l'occasion, donnant des cours et organisant des évènements musicaux. J'ai lu quelque part, mais je ne retrouve pas ce satané papier- je cite donc de mémoire, qu'il avait pu élever ses sept enfants grâce à un emploi dans l'administration ( je crois pénitentiaire ) dont, à 77 ans, il est retraité.
La musique de John Wright n'a évidemment ni changé l'évolution de Jazz ni laissé une marque indélébile mais est un témoignage attachant de la musique du « black chicago », à cette époque particulièrement fructueuse.
John Wright ladies and gentlemen...
A bientôt chers petits amis...
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