On fait maintenant des sondages sur tout. La période qui vient, avec les élections qui s'annoncent, ne va pas faillir à la règle et nous allons sans nul doute être abreuvés de chiffres dans tous les sens.
Rassurez-vous je ne vais pas vous parler des élections ni d'autres choses approchant mais comme à mon habitude du jazz qui lui aussi fait l'objet de sondages. Ça vous la coupe !
Une des nombreuses associations américaines a reçu un don de 200 000 $ pour effectuer une enquête d'opinion sur la fréquentation des concerts de jazz aux États-Unis. La jazz audience initiative, puisque c'est son nom, vient de rendre publiques les conclusions d'une enquête menée auprès des acquéreurs de tickets d'entrée dans 19 villes des États-Unis. Cela concerne essentiellement les grands événements comme jazz at the Lincoln center,Monterey jazz festival etc...
Un des enseignements de cette étude, qui n'est pas des plus réjouissantes par ailleurs, concerne la typologie de la population concernée : l'audience est essentiellement composée d'hommes, d'age moyen et à 80 % blanc. Seulement 17 % des sondés avaient moins de 45 ans !
Par ailleurs les acheteurs de tickets plus jeunes semblent avoir des goûts plus éclectiques que leurs aînés ; ce qui signifie moins de véritables amateurs de jazz purs et durs parmi la jeunesse, pourtant déjà mal représentée.
En réalité, comme souvent, les résultats d'une telle étude, à 200 000 $ rappelons le,ne sont guère surprenants et sont à l'image de ce que chacun peut observer en assistant à un concert. Peut-être que la jazz audience initiative aurait fait 200 000 $ d'économie en me demandant simplement mon avis !
Le seul point positif de cette étude et qu'il apparaît que « 70 à 80 % des sondés souhaiteraient assister à plus de concerts de jazz qu'ils ne le font actuellement ». Enfin je ne sais pas si c'est réellement positif car pris à l'envers cela signifie que 20 à 30 % des sondés trouvent que c'est largement suffisant ; peut-être ne viennent-ils à ces concerts que pour se montrer, accompagner leurs conjoints, ou avoir quelque chose à dire pour le prochain dîner en ville.
Je ne sais pas trop ce que les organisateurs peuvent tirer d'une telle étude. Pour ma part je crois que le jazz a montré son caractère cyclique ; on a prédit sa mort de nombreuses fois et il s'en est toujours relevé.
Unsung Heros
il y a peu de musiciens à la carrière aussi curieuse que celle d' Elek Bacsik. En effet, ce tzigane hongrois a connu une petite célébrité en France au début des années 60, puis a replongé ensuite dans l'anonymat quasi total.
Grand voyageur comme tous les tziganes (on le disait cousin de Django Reinhardt, ce qui était vraisemblablement faux) il était arrivé à Paris, après avoir visité la Suisse, le Liban, l'Espagne et l'Italie, en 1959. Intégré à la communauté des musiciens de jazz très rapidement, son grand talent de guitariste, inspiré à l'époque par Tal Farlow ou Jimmy Raney, lui a ouvert les portes d'une certaine notoriété . Il faut se rappeler que l'époque est plutôt favorable au jazz ;Jacques Loussier, les double six ou Lou Bennett connaissent plus qu'un succès d'estime. ça ne durera malheureusement pas.
Après avoir gravé plusieurs disques pour la défunte marque fontana, il accompagnera des vedettes de « variétés » comme Serge Gainsbourg qui écrira des lyrics sur une de ses musiques, ou Jeanne Moreau sur son unique disque de chanteuse. Il passera fréquemment à la télévision, représentant le jazz sur les écrans.
La série Jazz in Paris a réédité ses disques Fontana, qu'on doit donc trouver assez facilement.
Sentant sans doute que le marché était saturé et que le bon temps parisien ne durerait pas, notre héros s'empressera de filer aux États-Unis avec un orchestre tzigane. Désormais consacré complètement au violon électrique, il ne connaîtra malheureusement pas la carrière d'un Jean Luc Ponty. Il disparaîtra à Chicago en 1994.
Une illustration musicale où l'on voit notre Elek par la grâce du re-recording et du Play Back jouer simultanément de la guitare d'accompagnement, de la lead guitare et du violon.
Elek Bacsik ladies and gentlemen :
A bientôt chers petits amis...
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