dimanche 19 juin 2011

Blogs de dames

J’avais déjà commencé un peu hier avec Vi Redd, et je continue à célébrer aujourd’hui la journée de la femme. Je vous entends d’ici : mais ce n’est pas aujourd’hui la journée de la femme ? So what ? J’ai décidé que c’était aujourd’hui c’est tout. Je suis chez moi je fais ce qui me plait. En contrepartie Noël tombera le 30 Septembre et la fête nationale le 22 Mars ! 


Soyons prudents quand même avec tout ce qui arrive, DSK, Georges Tron et tout le toutim. Parlez des femmes sans faire gaffe peut vous exposer au mieux à Rikers Island, au pire aux foudres de féministes déchainées, ce qui fait frémir quand on y pense. Je ne suis pas sur que François Truffaut pourrait tourner son "l’homme qui aimait les femmes" de nos jours sans qu’une nuée de politiquement corrects ne lui tombe sur le poil. 


Tant pis je prends des risques, il le faut, l’information est à ce prix.


Donc aujourd’hui, dimanche qui plus est, Blogs à gogo de femmes ( ou blogs de femmes à gogo si vous voulez mais ce n’est pas pareil ).


Vous l’avez tous remarqué avec votre sagacité coutumière, hormis les chanteuses, les femmes ne sont pas légion dans le monde du jazz. Je ne me lancerai pas dans des explications historico-sociologiques de ce phénomène, je lasserais vite, ni ne me risquerai à émettre l’idée qu’elles préfèrent généralement s’intéresser aux recettes de cuisine, au tricot et à leurs chères têtes blondes qu’à la musique; je me ferais mal voir. Mais enfin c’est un fait.


Comme toute règle a ses exceptions je connais au moins deux blogs  à tendance jazzeuse qui sont rédigés, excellemment, par des femmes:


PlanetBarbarella’s Bipolar express .








Je vous donne tout de suite le lien de peur d’oublier. C’est là:


http://planetbarberella.blogspot.com/


Si vous ne connaissez pas cette publication vous allez être épatés. C’est une merveille. Ne me demandez pas la signification du titre, je n’en ai aucune idée. De l’auteur, ou l’auteuse en l’occurrence, pas beaucoup plus. Outre que c’est une dame- enfin c’est ce que je crois car sur le net on n’est jamais sur de rien mais acceptons ça comme tel- , elle réside à Chicago, ce qui me la rend encore plus sympathique car j’aime beaucoup Chicago mais je vous dirai pourquoi un autre jour. Semble être expert( e ) en antiquités de son métier et passionnée par le vintage , notamment en ce qui concerne la musique américaine. Sa devise est "enlevons le jazz et la variété classiques des mains des puristes et rendons les au peuple" pas mal non ?


Quant au contenu, c’est à tomber. Une érudition incroyable sur des figures peu connues de la musique américaine et une documentation unique en rendent la lecture absolument passionnante . Ajoutons une iconographie qui fait rêver. Tiens ça par exemple :







Jamais vu avant et quand même poilant.


Par exemple j’aurais du, en écoutant l’intégrale du quintette du HCF remarquer l’existence de la chanteuse Beryl Davis, qui a enregistré avec Django dans les années 40. En réalité pas du tout. Mais grâce à ce blog je sais maintenant tout de Beryl, qui outre avec Django et Stéphane a chanté avec Glenn Miller, a enregistré pas mal de disques avec un quartette vocal féminin comprenant notamment Jane Russel ( ah Jane !…) et qui, de plus, à l’outrecuidance d’être toujours en vie bien que britannique à l‘origine. Etonnant non ?  


Tiens une photo piquée dans le blog :




Beryl avec le quintette ( vous avez vu la tronche des frangins de Django ?, on dirait les porte flingues du Parrain. )


Des trucs de ce genre il y en a des tonnes et, de plus, c’est alimenté pratiquement tous les jours. J’ai un peu hésité à vous en parler car je craignais que trop de bonheur ne vous tuasse, mais on verra bien.


J’oubliais ( mais rapprochez vous , je crains que Big sister Hadopi ne nous écoute ) en plus de tout ça il y a aussi des compils, relatives aux artistes, à télécharger. Non seulement vous saurez tout, par exemple, de Beryl Davis mais en plus vous pourrez l’entendre. Ne culpabilisez pas, ne me dénoncez pas au commissariat le plus proche, il s’agit de musiques généralement totalement introuvables et dont les interprètes ne sont ( généralement aussi, Beryl est une rare exception ) plus de ce monde.


Ma seule question est " Comment Barbarella trouve t elle le temps de faire tout ça ? " 


Vous m’en direz donc des nouvelles.


Mais las, je vous entends d’ici: c’est encore en anglais vous lamentez vous. Hé bien j’ai la solution à votre problème: Un blog, sur le Jazz, rédigé par une Dame, et en français. Génial non ?


Ce blog est là: 






ça s’appelle le Jazz Corner. ==> http://ladydomi.over-blog.com/


La dame s’appelle Lady Domi. Non, non ne fantasmez pas sur ce nom il n’y a ni fouets ni donjons dans l’histoire !


Là je suis sur qu’il s’agit d’une dame. Je sais même qu’elle a chroniqué des disques dans le (presque) défunt Jazz Hot un moment et participé à des travaux discographiques sérieux.


Le seul problème est que le blog est un peu léthargique actuellement mais, d’abord je suis sur que ça ne va pas durer et il y a un stock de posts particulièrement sympas . Vous y trouverez des souvenirs personnels à propos de musiciens que l’auteuse a rencontrés, des chroniques de disques particulièrement pertinentes et un ton spirituel et enjoué délicieux.


Pas mal honorée ma journée de la femme non ? Et ce n’est pas tout.


Unsung heroes


Comme les femmes ne sont pas légion dans le jazz j’ai un peu brulé mes vaisseaux avec Vi Redd. Qu’à cela ne tienne, Melba Liston, que j’aime beaucoup, fera l’affaire, même si elle n’est pas si "unsung" que ça.








Née en 1926 et disparue en 1999, Melba a été une des rares trombonistes de jazz ( il ne m’en vient pas spontanément d’autres à l’esprit d’ailleurs ) mais aussi une fine arrangeuse qui a contribué à des disques très réussis, notamment de Randy Weston, comme ceux là par exemple qui sont très très bien :






Dans les années 40 elle a travaillé avec beaucoup de big bands- Gerald Wilson, Count Basie, et surtout Dizzy Gillespie qu’elle a rejoint en 56 après avoir abandonné un temps la musique pour la religion et la figuration dans des films à Hollywood.


On la retrouvera après aussi bien comme comme arrangeuse de R&B pour la célèbre firme Stax à Memphis que plus tard à la jamaïque  arrangeant du raggae…


Sa collaboration avec Weston a duré très longtemps , même après que sa santé ne lui permettat plus d’être instrumentiste.


Elle avait participé à l’aventure "Free and Easy", comédie musicale montée pour l’Europe par Quincy Jones. Une "remastérisation" du concert donné à Paris en 1960 par l’orchestre de Quincy dont Melba faisait partie, après l’échec de la comédie musicale, vient de sortir. Je vous la conseille. Pour le fun une vidéo de cet orchestre avec Melba:








On peut trouver ses disques, notamment celui là arrangé par elle pour une ligne de trombones :








Pour terminer là-dessus je me risque sur cette déclaration dont je ne suis pas très fier : "Moi je trouve qu’elle a la pêche, Melba !" . J’ai honte…


A bientôt chers petits amis.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire