Mystère et Temptations

Hank


J’ai toujours été fasciné par les personnages qui vivent plusieurs vies en une seule, sans doute parce que, comme la plupart d’entre nous, en vivre une convenablement parait déjà un challenge considérable. 

Hank O’Neal fait partie de ces privilégiés . En préambule je dois confesser que voilà encore peu de temps  le nom d’Hank O’Neal n’évoquait pas grand-chose pour moi, jusqu’à ce que la magie d’ Internet ne me fasse rassembler des morceaux épars. Je savais qu ‘un Hank O’Neal avait publié un fort bon bouquin de photos et d’inteviews de survivants de la grande époque du Jazz "Les fantômes de Harlem". Ce nom m’était apparu sur un certain nombres de bons disques enregistrés par le label Chiaroscuro sans que je ne fasse toutefois la relation entre les deux (1). Ce n’est que quand Hank  O’Neal a ouvert un blog dans lequel il égrenait quelques uns de ses souvenirs que j’ai réalisé que notre homme avait été :


Photographe reconnu, maintes fois publié et exposé: disciple et parfois acolyte de la grande photographe Berenice Abbott.


Ecrivain auteur de plusieurs bouquins sur le Jazz et la photographie.


Propriétaire et animateur d’un studio d’enregistrement Downtown sound de 1972 à 1980


Propriétaire et responsable de deux firmes phonographiques Chiaroscuro Records et Hammond Music Enterprises, qui ont édité, surtout la première, des centaines d’excellents disques de Jazz.


Organisateur de nombreux concerts et festivals de Jazz, particulièrement sur des paquebots de croisière comme le Norway.


Conférencier, membre de nombreuses organisations philanthropiques comme le Jazz Museum de Harlem.

 Mais le plus cocasse est que pendant qu’il se livrait à ces coupables activités, il a réussi l’exploit d’être en même temps capitaine dans l’ US Army et surtout, de 1960 à 1976, agent de la CIA. Après avoir suivi un entrainement d’espion à la James Bond ( enseignement qu’il ne mettra toutefois jamais en œuvre ) il a été analyste dédié à l’Afrique puis, à New York, chargé de faire des mémos de synthèse sur les conversations qu’il avait avec différentes personnalités ( c’était heureusement pour lui avant Wikileaks!). Dans le même temps il publiait des livres de photos et son éditrice n’était rien moins que Jackie Onassis Kennedy, qu’il photographiera d’ailleurs.

Enfin il a été l’ami proche des poètes de la beat generation Allen Ginsberg et William Burroughs (renseignait il la CIA sur la poésie de Burroughs ? Je serais curieux de lire les mémos. Que fait Wikileak ? )

Fascinant non ?

Si vous comprenez l’anglais ci-dessous une présentation par lui-même du bouquin "Ghosts of Harlem", dont l’idée lui avait été inspiré par John Hammond.. Il faut noter que ce livre ainsi que son livre sur Charlie Parker ont été édités en France, chez Filipacchi, avant d’être édités aux Etats Unis ( l’amour du Jazz de Daniel F. y était peut être pour quelque chose, mais je n’en sais rien ).

Le seul problème est que le somptueux blog d’Hank O’Neal ( dont vous pourrez vous régaler des archives icihttp://www.hankoneal.com/blog.html  ) est muet depuis le 8 Aout 2010. Donc mon message d’aujourd’hui est un peu comme une bouteille à la mer. Que devient Hank ?


Si quelqu’un  sait quelque chose …


Quelques uns des disques enregistrés par Hank, avec de somptueuses pochettes, dont il explique la genèse dans son blog. C’est grâce à lui que des artistes comme Dorothy Donegan ont pu être enfin convenablement enregistrés live.

Puisqu’on parle de l’extravagante et fantasque Dorothy, une petite vidéo de mèmère sur un ébouriffant Caravan. Dorothy Donegan Ladies and Gentlemen:

(1) Cela est peut être du à une modestie assez prononcée. Il s’était inventé notamment des noms d’emprunt pour que le sien n’apparaisse pas trop souvent sur les pochettes de disques; les photos  qu’il réalisait dans ce cadre étaient pas exemple signées Not Rollo Phlecks.


Il ne voulait disait il pas devenir comme Bob Thiele le producteur dont l’égo était tel que son nom apparaissait 43 fois au dos de la même pochette de disque!


Voilà que je parle de lui au passé. Rassurez moi vite…

The Temptations

Vu récemment un film qui est une compilation de mini séries américaines consacrées au groupe vocal mythique "The Temptations". C'est plutôt bien fait et bien qu'il s'agisse d'un biopic, la romance n'est pas trop présente, enfin un peu quand même. La recréation de l'ambiance ( costumes, automobiles etc ) est réussie et les acteurs/chanteurs parfaits; particulièrement Leon qui a aussi brossé Little Richard dans une autre série. Je ne suis pas un spécialiste loin s'en faut des groupes vocaux et du son Tamla Motown mais j'adore ça. Si vous avez l'occasion de mettre la main dessus vous passerez un bon moment. Je vous ai trouvé, petits gâtés, leur grand succès de 1972 "papa was a rolling stone" C'est là dessous et , comme vous aurez bien la mélodie dans les oreilles, régalez vous de sa reprise par SuperBass – Ray Brown, John Clayton et Christian McBride. Enjoy .

Papa was a rolling stone ladies and gentlemen. 

A bientôt chers petits amis.