jeudi 27 octobre 2011

Babs Gonzales


Vous vous souvenez sans doute de Joe « bebop » Carroll que je vous ai présenté voilà quelques jours. Joe constituait avec Eddie Jefferson et King Pleasure les mousquetaires du be bop vocal. Comme tous mousquetaires qui se respectent, nos lascars étaient accompagnés d'un quatrième larron : Babs Gonzales.


Il se trouve, le hasard faisant bien les choses, qu'aujourd'hui 27 Octobre est le 92 ème anniversaire de la naissance de Babs Gonzales. L’événement n'est pas suffisamment considérable pour faire la une des gazettes. J'en ferai donc ma une à moi.

Une petite notice biographique de l'ami Babs. Son vrai nom était Lee Brown. Si le surnom de Babs est d'origine familiale, son patronyme de scène a d'autres raisons. Se surnommant lui même Ram Singh dans un premier temps il souhaitait se faire passer pour indien et portait le turban. Le but du subterfuge était d'éviter les tracasseries liées à sa couleur de peau, à Hollywood où il était aller chercher, sans la trouver, la fortune. Le truc n'a pas du fonctionner puisqu'il s'est rabattu sur une soi disant identité mexicaine d'où le nom de Gonzales.

Il avait étudié le piano et la batterie mais c'est dans les studios de cinéma qu'il tentera sa chance. Malheureusement son plus grand titre de gloire n'aura été que d' être le chauffeur d' Errol Flynn. Il reviendra donc, comme chanteur, à la musique avec des gigs pour les bigs bands de Charlie Barnet et Lionel Hampton ( qui n'est pas passé chez Lionel à cette époque ?). A partir de 1946 il conduira son propre groupe influencé par le be bop naissant : Three bip and a bop, qui enregistrera pour Blue Note jusqu'en 1949 avec des titres comme Professor Bop ou Oop-Pop-A-Da qui sera plus tard popularisé par Dizzy Gillespie.

Dans les années 50 il enregistrera pour Capitol puis sera chanteur et manager pour James Moody. Pour Blue Note il enregistrera Soul Stirrin' avec Jimmy Smith et Johnny Griffin. Il sera également manager, disc jockey et fondera une éphémère maison de disques.

A partir des années 60 il résidera principalement en Europe où il sera considéré, un peu comme Screamin Jay Hawkins, comme une personnalité haute en couleur et excentrique. Il ne se déplaçait jamais sans sa cape qui le faisait ressembler à Batman. On le verra sur scène à Montreux en 1975.

Une des anecdotes les plus célèbres est la correction sévère que lui infligea le ceinture noire et adepte du Karaté Jimmy Smith dans les couloirs de Blue note. Vivant d'expédients, Babs clamait avoir découvert Jimmy et lui réclamait des commissions. C'est la seule rixe qu'il n'y ait jamais eu chez Blue note.

Babs n'était pas un grand chanteur mais il était « hip » et toujours accompagné des meilleurs pour ses enregistrements. Ce disque là par exemple ( que je cherche frénétiquement dans ma discothèque sans remettre la main dessus. Il faut que je classe c'est impératif ) le montre en compagnie de rien moins que Johnny griffin, Clark Terry, Horace parlan et Ben Riley.




Pour ceux qui doivent être majoritaires et qui ne connaissent pas l'ami Babs un petit florilège de ses œuvres :(1)

Babs Gonzales ladies and gentlemen : 





Charles Mingus on Arte

Avez vous vu l'émission de Laurent de Wilde ( déjà auteur d'un film sur Thelonious Monk ) sur Charles Mingus ? C'était tard vous l'avez peut être ratée. Vous pouvez vous rattraper en streaming sur le site de la chaîne pendant un moment. Faîtes le, c'est un ordre, vous ne le regretterez pas. C'est intelligent, pas assommant du tout malgré les ( très claires ) explications techniques de l'auteur, sans pathos inutile. Enfin si vous le ratez vous ne pourrez vous en prendre qu'à vous même...

A bientôt cher petits amis... 

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(1) Le premier extrait contient le premier chorus jamais enregistré par le jeune Theodore "Sonny" Rollins, déjà très reconnaissable.

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