dimanche 31 juillet 2011

Elaine et les états généreux

Quand le monde français du Jazz ( ou le monde du Jazz français, je ne sais) bruisse de pétition à tout va, adressée au bon Frédéric Mitterrand , il est sans doute intéressant de jeter un œil au-delà de nos frontières pour examiner comment se passe les choses dans l' "économie du Jazz" mondiale. Ici les "acteurs de la filière" , comme ils se nomment eux même dans un langage dont la poésie le dispute à l‘élégance, ne sauraient dépendre du "grand capital prédateur"; tout logiquement l’appel aux pouvoirs publics s’impose, au nom sans doute de l’exception culturelle française!


Je suis sans doute injustement sarcastique mais je pense réellement que cette démarche est une impasse et les "Etats généraux du Jazz" un écran de fumée jusqu’à 2012, quand la découverte, faussement ébaubie, par les dirigeants nouvellement élus des déficits et dettes abyssaux reléguera au dernier plan de leurs préoccupations l’appui à un secteur aussi marginal que le Jazz.


Aux Etats unis le financement du Jazz est largement une affaire privée, de sponsoring ou de mécénat, avec évidemment des dérives mais au moins on trouve des sous.


Elaine et le duke
Le cas emblématique est celui de George Wein, qui a commencé sa carrière de promoteur du Jazz, sans la moindre concession artistique, dans les années 50, grâce à des "socialites" comme Elaine Lorillard, épouse de l’héritier de l’empire du tabac du même nom. Sans doute avec un côté épouvantablement snob et dame patronesse, Elaine Lorillard, jusqu’ à sa mort, a toujours donné à Wein le coup de pouce financier dont il avait besoin. 



George a réussi ensuite à capter des sponsors comme les bières Schlitz, les cigarettes Kool ou JVC. L’an passé la firme pharmaceutique CareFusion a assuré les fins de mois de ses activités. Cette année c’est la Sté de gestion de fortune américaine Natixis Global Asset Management qui joue ce rôle. A noter que Natixis est la filiale de La Caisse d’Epargne Française et des Banques Populaires; ce qui laisse rêveur. Pourquoi ces établissements prestigieux financent le Jazz américain et pas le Jazz Français ?




A mon humble avis la réponse est simple: Il n’y a pas ici de promoteur de l’envergure de Wein, l’activité de promotion de concerts et de festivals étant assurée par les collectivités locales ou leurs satellites. La deuxième raison est que le Jazz en France n’a jamais atteint le niveau de visibilité qu’il a naturellement aux Etats Unis.


Agé de 86 ans Wein vient de constituer une fondation à même de lever, auprès de la classe fortunée et potentiellement mécène, les fonds nécessaire à ce que son activité lui survive. Le conseil d’administration est prestigieux et constitué parmi les noms du riche carnet d’adresses de George, chez les amateurs de Jazz mais aussi de vin ( dont il est un spécialiste ) ou de peintures, dont il est un actif collectionneur. 



Il est honnête de noter qu’une grande entreprise française, via une fondation, BNPParibas, a joué un rôle dans ce domaine. Elle a aidé notamment Elisabeth Kontomanou ou récemment Tigran Hamasyan. Ce qui est frappant est que, cette année, son pognon ira au soutien du North Sea Jazz Festival, ce qui est excellent mais pas précisément en France.




Résumons ce message un peu trop sérieux. Les musiciens de Jazz français pleurent sur leur sort et en appellent à des pouvoirs publics qui, hormis de belles paroles, ne feront rien pour eux. Cela alors que des grandes entreprises prêtes à mettre des sous dans le Jazz le font aux Etats Unis ou ailleurs en Europe. Est-ce que cela ne devrait pas normalement interpeler les "acteurs de la filière" ?


Allez affaire à suivre et, la prochaine fois, je vous cause d’un  sujet moins ennuyeux, promis!


Elisabeth Kontomanou ( avec John Scofield ) justement, ladies and gentlemen:




A bientôt chers petits amis.

samedi 30 juillet 2011

James fait du camping

En principe je ne donne pas dans la chronique de disques ; ce n’est pas mon métier je ne vais pas m’ y mettre maintenant; trop vieux. Bon une exception. Je viens d’écouter ( deux fois ) le dernier enregistrement de James Carter. Ce type est un dieu, d’ailleurs rien que les initiales JC hein ? Je fais gaffe à ce que j’écris car avec ma femme c’est un sujet délicat. Elle est folle de James Carter, allez savoir pourquoi. Toutes réserves même mineures peuvent vite se transformer en casus belli. C’est tout les femmes ça. Excessives en diable. Il faut dire que de surcroit nous avons , de conserve, vu JC en chair et en os au Yoshi’s de San Francisco ( au passage un des clubs les plus cozy avec le Ronnie Scott’s de Londres- le nouveau  pas l’ancien ). Était ce l’effet du Merlot que nous avions consommé sans trop de modération ? Le fait est qu’en plus de tous ses dons elle l’a trouvé beau!…Qu’est-ce que vous voulez que je fasse contre ça ? J’écrase donc sur le sujet James Carter.


Sérieusement JC est surement ce qui arrivé de mieux au Jazz ces vingt dernières années. Dès ses premiers disques j’ai été stupéfait, non seulement par sa technique mais par ce qu’il faut bien, faute d’autre chose, appeler une présence, comme John Wayne au cinéma qui emplit l’écran dès qu’il apparait sans qu’on puisse objectivement expliquer pourquoi.


Je baisse un peu la voix pour les raisons explicitées plus haut mais j’ai quand même une légère réserve sur sa capacité à transmettre de l’émotion à l’état brut, comme le faisaient Miles ou Lester ou Coltrane par exemple. 


Quoiqu’il en soit, vaguement agacé de cette idolâtrie, je le guette au tournant depuis des années à chaque nouvelle sortie discographique. J’ avais cru le tenir à l’annonce il y a quelques années d’un disque hommage à Django " Chasin’ the gipsy", assuré que j’étais qu’un Yankee ne pouvait en aucun cas saisir la subtilité européenne de Django. J’ai vite déchanté à l’écoute: un chef d’œuvre.


Là j’étais sur de tenir mon gaillard. Un projet quasi symphonique avec l’impétrant en soliste sur un fond de musique concoctée par un obscur compositeur portoricain, genre maniérisme académique. Le cassage de gueule assuré. Stan Getz lui-même s’y était brisé les dents avec le "Focus" orchestré pourtant par Eddie Sauter. Et alors ?








Je n’ai pas tous les codes pour juger de la musique de Roberto Sierra. Sur que ça donne fréquemment dans le grandiloquent pompeux mais JC est, comme à son habitude, grandiose et impérial. Beaucoup de passage a capella et ad lib en même temps ou notre lascar exhibe tout ce qu’il sait faire et il sait tout faire. Pour rattraper le côté parfois congelé des compositions de Sierra le premier violon a été confié à la cousine de Detroit de James, Regina Carter. Elle est déjà impressionnante en seulabre mais les deux cousins ensemble c’est effrayant!




En prime un bijou: "Carribbean rhapsody" où notre compositeur revient à ses origines et James délivre ce qui me semble bien être un magistral hommage à Sonny Rollins.


Si Frédéric Miterrand n’était pas si occupé à lire les pétitions des aspirants musiciens de Jazz Français ( ou musiciens français de Jazz français c’est comme on veut ), il se magnerait de décerner à James la légion d’honneur avant que les Anglais ne lui refilent, à juste titre, la Victoria Cross. Dare dare!


Si vous avez une vieille grand tante qui vous a légué trois sous pour des investissements fructueux et que vous ne les avez pas encore dépensés, c’est le moment. Filez à la FNAC ou sur Amazon ou ce que vous voulez. Il vous faut ce disque. Vous me remercierez ensuite.


Ceci n’était pas une chronique de disque!


Allez un petit Carter rigolo. James au camping, à l’heure de l’ apéro avec trois gratteux rabouins médusés:


James Carter ladies and gentlemen:




A bientôt chers petits amis.

jeudi 28 juillet 2011

sax no end

RIP Frank Foster



Un grand nom du Jazz vient de nous abandonner à 82 ans, bien jeune pour tirer sa révérence. Son nom était bien connu des amateurs de Jazz et associé plus ou moins à l’orchestre de Count Basie, nouvelle manière quand le Count après des vaches maigres en petite formation a relancé sa machine à swing.


Avec l’autre Frank ( Wess celui là ) ils ont reconstitué la paire de ténors telles que Basie les aimait, depuis le couple infernal Lester Young/Herschel Evans. Mais tel le Dr Jekill, Frank cachait un, ou même deux ou trois, Mr Hyde.


Non content de jouer excellemment le ténor mainstream chez le comte, Frank, dans les interstices de ses engagements basiens ou ultérieurement, cultivait une manière un peu différente, influencée essentiellement par John Coltrane. Cela lui a valu d’être également le sax ténor d’ Elvin Jones pendant un temps au début des années 70. Du comte au genre Elvin , Frank a ensuite effectué des allers et retours, reprenant un long moment l’animation du "Ghost orchestra" de Basie après la disparition de ce dernier et que Thad Jones ait déserté le job. J’ai vu cette formation plusieurs fois, dont une avec George Benson. Certes Basie n ‘était plus là mais quel pied!


Toujours dual, il a ensuite conduit son propre big band le "Loud Minority", nom qui vient de la lutte pour les droits civiques,  et continué à jouer, coltranien, en petite formation.


Le troisième versant de Frank est son rôle éminent d’arrangeur, chez Basie, et pour son propre big band.


Enfin, dernière facette de ce multi talentueux, le compositeur de nombreux titres dont le célébrissime "Shiny Stockings". Tiens le voilà par la dernière mouture du Basie Band, pas la meilleure mais c’est Shiny et Basie :




Son talent de compositeur a été, financièrement, trahi. Comme il l’expliquera plus tard " Jusqu’à 50 ans, vu la vie qu’on menait, je pensais que je mourrai jeune et je ne me suis pas préoccupé de l’avenir". Le résultat de cette insouciance l’a laissé sans ressources, ses droits ayant été pillé, quand les mauvais jours sont venus. Devenu incapable de jouer après une attaque en 2001 il a été réduit au minimum vieillesse. 


Triste histoire mais qui a eu quand même un heureux épilogue. Une équipe de jeunes étudiants en droit l’ont choisi comme cas emblématique pour leur thèse sur les droits d’auteurs. Le résultat a été un rétablissement de Frank dans ses droits, un peu tard vu la triste nouvelle d’aujourd’hui mais sa famille sera à tout le moins protégée.


Ci-dessous, extrait d’un film sur Frank Foster, le maître dirigeant le loud minority depuis son fauteuil roulant. Il a certes l’air vachement diminué mais regardez le bien et vous constaterez que, musicalement, il ne faisait pas de la figuration.




A propos de ce film hommage, réalisé par Brian Grady, voilà la bande-annonce. Je crains qu’à ce jour ce film n’ait pas encore trouvé de distributeurs. Si parmi vous se trouvent des mécènes aux poches profondes, n’hésitez pas, à vot’ bon cœur…




Que conseiller de Frank à qui ne connaîtrait rien ?


Comme Basien surement le CD "Chairman of the board" » qui regroupe deux disques, l’éponyme et "Easin it" dont tous les thèmes sont composés et arrangés par Frank ( 1959/1962 ):






Comme soliste "avancé" l’album "Leo Rising" de 1996 avec Chris McBride, Stephen Scott et Lewis Nash me parait parfait.






Le voici le voilà, en 1955 chez Prestige, avec le grand pianiste Elmo Hope .


Frank "shiny stockings" Foster, ladies and gentlemen 






unsung heroes



Si l’adjectif "sous estimé" n’était pas aussi galvaudé- notamment par moi - il pourrait aller comme un gant à Harold Vick.  


En effet notre héros du jour, malgré une disparition précoce à 51 ans, a derrière lui une longue carrière comme sideman ou comme leader. Je ne vous raconte pas sa vie qui ne présente aucun relief notable, sauf le fait qu’il soit né dans le même patelin que Thelonious Monk mais cela ne semble pas avoir influencé décisivement son jeu.


Notre Harold, au prénom très anglais, était en fait un saxophoniste ténor et flûtiste "tout terrain" capable de s’adapter à toutes les circonstances des époques traversées. Du big band de Ray Charles aux combos orgue/ténor très en vogue, de la figuration intelligente dans le Stardust Memories de Woody ou le Cotton Club de Coppola à l’accompagnement d’ Abbey Lincoln pour un hommage à Billie Holiday. Cela sans oublier le compagnonnage réussi avec le maître Grant Green sur plusieurs disques.




Présenté comme ça, notre Harold a une allure de caméléon, imméritée. En effet, outre une immense technique, particulièrement à la flûte, il possédait un son très personnel, hérité du R&B de ses débuts et pouvait rivaliser avec les meilleurs.


Je l’ai découvert, il faut bien commencer, sur son premier album " Steppin’ out " à l’époque de ma frénésie Blue Note.






En somme un grand professionnel qui n’a pas conquis les faveurs d’un très grand public mais celui de ses pairs.


Sonny Rollins lui-même ne s’y est pas trompé qui a composé et enregistré en 2000 ( sur l’album " This is What I do" ) un morceau intitulé:" Did  you see Harold Vick ". Bel hommage posthume d’un des plus grands à un musicien, allez je me lâche, injustement sous estimé.




Pour vous faire une idée, trois extraits musicaux. Son premier disque en leader, le "Steppin out" en 1963 avec Grant Green, "HNIC" de 1974 où l'on peut apprécier son talent de flutiste avec Victor Feldman au piano et Mickey Roker aux drums et enfin un extrait de l’album "After the dance" en 1977 dans lequel on peut admirer sa belle sonorité ( faîtes abstraction des synthés et de tout le bazar de l’époque )


Harod Vick, ladies and gentlemen




A bientôt chers petits amis.

mardi 26 juillet 2011

Artie goes wild!

Un peu de nouveauté dans le monde du Jazz. La vidéo ci dessous fait, paraît il, le buzz du monde anglo saxon jazzeux. En tout cas ce serait les meilleurs ventes chez Itunes et Amazon; ce qui j'en conviens ne prouve strictement rien.


Regardez, et écoutez d'abord :




L'explication ensuite: le monde musical Pakistanais, qui a été brillant avec de nombreux orchestres de danse de qualité, est en perdition depuis les interdits religieux qui se succèdent avec surenchères. Le cinéma un moment refuge des musicos n'a plus le lustre d' antan et est loin de pouvoir rivaliser avec celui de son frère ennemi Indien. Beaucoup de musiciens ont abandonné leurs instruments pour d'autres activités.


Un mécène Pakistanais ayant fait fortune en Grande Bretagne a décidé de se battre pour inverser la tendance, et donc de mettre des sous pour créer un orchestre: le "Sachal Orchestra" que vous venez de voir.


C'est incontestablement surprenant, nouveau, épatant, ce Jazz avec un "Pakistani Twist". Ce qui est frappant est que, sans renier leur particularisme musical, nos gars de Lahore Swinguent. Trop souvent l'adaptation de la musique américaine ailleurs que chez elle, et particulièrement en Europe, perd en route sa composante "swing".


Ne nous réjouissons pas trop vite. Peut être que le gars qui a les sous va essayer de les revoir en faisant enregistrer de la soupe mondialo-compatible..., ou les musiciens eux mêmes. On verra bien, savourons le moment qui passe!


Ci dessous, si vous comprenez l'anglais, un reportage de la BBC sur le "Sachal Orchestra"


Tout sur Artie

Je continue, et je vais peut être m’arrêter là, mon périple dans le bouquin des grandes interviews de Down Beat. J’en suis à 1939 seulement et si je trouve des trucs marrants je vous en ferai profiter, promis.


Pour le moment mon attention a été attirée par un papier, de 1939 donc, sur le clarinettiste et chef d’orchestre Artie Shaw. Sans doute le nom vous dit quelque chose sans plus. De son vrai nom Arthur Arshawsky, ce juif new yorkais a été un des grands leaders de la période des big bands Swing blancs avec Benny Goodman, les frères Dorsey ou Gene Krupa ( je ne cite pas Stan Kenton que je n’ai jamais pu supporter!).


Artie a eu des succès ( begin the beguine, frenesi..), a toujours lutté contre la ségrégation raciale, employant un temps Billie Holiday comme chanteuse de l’orchestre mais était un drôle de coco sous bien des aspects. 

Sur le plan personnel, il affectait un dédain vis-à-vis de la presse, de la critique et de la "profession" qui n’était pas sans annoncer les positions ultérieures de Charles Mingus ou Miles Davis. L’extrait de papier que je vous ai traduit ci-dessous est assez étonnant, compte tenu de l’époque où les studios et le business faisaient la loi.

Un mot de sa vie sentimentale qui a défrayé la chronique de l’époque. Il a été marié à Lana Turner, exécrable actrice hollywoodienne qui sera assassinée par son amant, gangster de son état. Il sera aussi le mari de Ava Gardner, le veinard, mais aussi  de Kathleen Windsor ( dont le livre à succès « Ambre » a fait scandale à l’époque) et l’amant de plein d’autres. On parlait à l’époque des affaires de cœur d’Artie Shaw (1)

avec ava gardner

A la différence de ses rivaux, Artie a formé successivement plusieurs orchestres, se lassant vite de chacune des formules et jurant d’abandonner la musique à chaque fois et revenant chaque fois, vraisemblablement en partie pour le pognon…

Voilà ses ( étonnants) propos de 1939: 

Avec sa candeur habituelle, trop souvent confondue par le public et la presse avec du snobisme, SHAW , dans une interview au New York Post, a honnêtement donné son opinion sur l’industrie du spectacle.

"Je suis au mieux de ma forme, dieu merci, seulement depuis fin Novembre, » a-t-il déclaré "préalablement nous n’avions pas la pression et donc nous avons eu le temps de répéter, préparer nos effets et créer des arrangements sympas. Sur cette lancée nous sommes arrivés sur le devant de la scène mais "ils" ne nous ont pas laissé prospérer  Ils ne nous ont pas laissé la possibilité de souffler. C’est pourquoi tant d’orchestres démarrent en flèche et dégringolent aussi vite"»

Shaw affirme, sans prendre de gants, qu’il n’aime pas la foule. "ça ne m’intéresse pas de donner aux gens ce qu’ils aiment. Ce qui m’intéresse est de faire de la musique. Les chasseurs d’autographes? Au diable ces gars là! Fréquemment nous avons joué pour 2500 ou 3000 personnes et 1000 restent autour de l’estrade à me regarder. Ils n’écoutent pas, ils se dandinent puis ils veulent des autographes. Rien à faire, je suis trop occupé avec mon travail. Quelquefois je laisse mon assistant signer à ma place et ils sont contents"»  

"Mes amis, mes conseillers me disent que je suis irresponsable. Regarde les, me crient ils, ces gens là t’on FAIT, ce que tu es!. Vous voulez connaître ma réponse ? Je leur réponds que si j’ai été FAIT par une bande de crétins c’est vraiment trop triste. En plus, s’ils m’ont FAIT qu’on-t-ils besoin d’un autographe. Vous ne vénérez pas votre propre créature non ? "


 Artie nous dit à quel point l’industrie cinématographique est dirigée par une bande d’imbéciles qui vous disent ce qu’il faut dire, où il faut le dire et quand il faut le dire. Il affirme qu’il a mauvaise presse parce qu’il refuse d’ânonner des âneries qui ne veulent rien dire. Et il a raison. Comme il refuse de se comporter en idiot tout le monde le traite de capricieux!

Légitimement vous attendez d’ouïr un peu d’Artie. Cela arrive; chaud devant! Le grand hit « begin the biguine » puis un « stardust » dans lequel le voicing des trompettes sera plus tard largement utilisé par les orchestres de variétés Jazzy, Ray Conniff en fera sa marque de fabrique.

Artie Shaw, ladies and gentlemen



A bientôt chers petits amis. ________________________________________________
 (1) "De cœur d’ Artie Shaw", désolé mais je n’ai pas pu m’en empêcher…

lundi 25 juillet 2011

nightmare

J'ai un conseil pour vous :Fuyez comme la peste les gens qui tiennent absolument à vous raconter leurs rêves ou, dans mon cas, car c'est de mon cas dont il s'agit, leurs cauchemars.

Si, malgré mes conseils, vous êtes toujours là, tant pis pour vous.

La nuit dernière je rêvais mais, était ce l'effet du château Pontet Canet rosé ou du tajine fermier, le rêve s'est transformé progressivement en un cauchemar effroyable. Figurez vous qu'au moment du geste quotidien du matin, d'ouvrir mon disque dur externe comprenant mes milliers de disques, durement gagnés à la sueur de mon front et de mes recherches frénétiques : rien ! écran noir. Itunes : idem. Pas de problèmes électriques à signaler dans le secteur, accès internet impeccable, mais pas celui aux radios Jazz habituelles, même les pires comme TSF. Bref, aucun moyen alternatif d'écouter de la musique digne de ce nom ; mes vinyls me narguant depuis que je me suis débarrassé de la dernière platine .

Aussitôt le manque est apparu dans toute son horreur. Comme un alcoolique privé de sa bouteille ou un tabagique de son mégot ( ou un UMP de son Sarko ) j'errais en besoin de l'intro de « What'd I say » de Ray Charles ( qui ne connait pas l'intro de What'd I say ne connait rien!), de la clarinette ondulante comme une mouquère de Sidney Bechet dans « Egyptian Fantasy » (1) ou des premières notes du « West end Blues » de Louis Armstrong. Il ne faut d'ailleurs pas croire que le manque vient essentiellement des incipits des titres. Parfois c'est la fin la plus indispensable. Pensez à « April in Paris » de Count Basie. Qui ne s'est jamais senti trempé par les vagues successives des anches et des cuivres du Count à l'issue de ce bijou maritime ? C'est tellement bon qu'on en redemande et le capitaine Basie le sait. « One more time » et plouff, encore trempé. Et comme si ça ne suffisait pas «  One more once », cette fois jusqu'aux os ( ou jusqu'aux eaux ). Tout me manquait brusquement, même Brandford Marsalis quand Jeff "Tain" Watts est aux futs, et comme je regrettais l'agile tricotage de Lucky Thompson et Oscar Pettiford sur le bien nommé « Tricotism », et les pressing rolls de maître Blakey, et les poils des avants bras qui se dressent quand Stanley Turrentine joue « Sugar » et, et , et …

A la litanie de mes regrets angoissés s'ajoutait l'impuissance propre aux cauchemars. Pas moyen d'entendre la moindre musique ; toutes mes tentatives échouaient lamentablement. Je me faisais figure de Ségolène Royale essayant de remonter la pente des sondages. Un cauchemar quoi !

Une lueur d'espoir toutefois. Au loin se profilait un magasin de disques. Vous êtes évidemment trop jeunes pour avoir connu ça, mais il existait, dans des périodes anciennes, des magasins qui vendaient des disques, avec des bacs, plein de disques justement. Comme j'étais dans un cauchemar, évidemment le sol se dérobait sous mes pieds au fur et à mesure que j'essayais de progresser vers la boutique qui elle même reculait, ou ondulait bizarrement. Après quelques minutes les choses se sont stabilisées. La boutique est devenue accessible et j'ai pu pousser le bec de cane et concomitamment la porte qui a fait « ting ! », sans que cela ne fasse lever les yeux, rivés sur un magazine télé, de la vendeuse , qui s'est d'ailleurs progressivement transformée en cochon comme le bébé d' Alice aux pays des merveilles. Mais j'étais sauvé. Les bacs de CD étaient bien là, avec un rayon « Jazz » en bonne place. Je me suis précipité, mais le bac ne contenait QUE des enregistrements de Dave Brubeck  . C'en était sans doute trop car, haletant et suant comme un jeune bœuf, je me suis réveillé. Après m'être pincé très fort pour éviter de me rendormir et replonger dans l' horreur, je me suis rué vers l'ordinateur, j'ai libéré le disque dur, et cliqué au hasard sur la bibliothèque Itunes. Et alors ? Alors la voix cristalline, mutine de Rose Murphy s'est faite entendre. Le mauvais rêve était terminé et j'étais maintenant au paradis.

Pour ceux, malheureux mortels, qui ne sauraient rien de Rose « Miss Chee-Chee » Murphy, la voilà pianotant à la Fats Waller et minaudant plus qu' Anouk Aimé, ce qui n'est pas peu dire.

Rose "popopidou" Murphy, ladies and gentlemen:



Pour prouver ce que j'avance, également « April in Paris » de Basie, « Sugar » de Stanley Turrentine (et Freddie Hubbard) et « Egyptian Fantasy » de Sidney.



A bientôt chers petits amis.


  1. Ne rêvez pas, il n'y a pas d'erreur. Dans ce titre Sidney joue de la clarinette et point de son usuel sax soprano!

dimanche 24 juillet 2011

Diz for Pres épisode 2

Deuxième partie de ma trad de l’interview de Diz en 1964. Si à l’époque tout cela était considéré, à juste titre, comme de la bouffonnerie destinée à accroître sa notoriété, on ne peut qu’être frappé, quarante sept ans plus tard, par le bon sens et la prémonition de Diz. Je pense particulièrement au Vietnam, à la Chine et au budget.








Qui choisiriez vous comme vice président ? Avez-vous déjà fait des approches en ce sens ?

Je pense solliciter Pyllis Diller ( PD était une actrice excentrique de l’époque, très connue mais oubliée aujourd’hui) Elle semble avoir des manières sua-a-a-ves. Elle voit loin dans l’avenir, elle est dans l’avenir. Je suis un homme d’avenir aussi, je lui ai dit.

Est-ce que vous l’avez approchée ?

J’ai envoyé un de mes émissaires (sic!) pour la sonder. J’ai compris qu ‘elle était OK. Elle votera pour moi de toute façon. Autant qu’elle vienne bosser aussi!

A propos du gouvernement, avez-vous déjà sélectionné ses membres ?

Tout d’abord je veux supprimer les secrétaires ( nom donné aux ministres aux États-Unis ).

Pourquoi ?

En français secrétaire est du genre féminin et je ne veux pas d’ efféminés dans le gouvernement. Je vais tous les appeler "ministres".

Ministre des affaires étrangères: Duke Ellington

Ministre de la Paix: Charles Mingus. Je crois qu’il passerait bien au sénat. Il passerait complètement au travers.

Ministre de l’agriculture: Louis Armstrong.

Pourquoi ?

Bien, vous savez, il est de la Nouvelle Orléans. Là bas ils s’y entendent pour faire pousser les choses.

Ministre du travail: Peggy Lee. Elle est très sympa avec les musiciens. Tout est question d’harmonie entre le travail et le patronat.

Ministre de la justice: Malcom X.

Qui est plus adéquat à la justice que Malcom ? Donnez moi un autre nom. A chaque fois que je mentionne son nom, les gens disent " Ho la la"  Mais je suis sur que s’il canalisait son génie- car c’est un génie- dans la bonne direction, comme ministre de la justice par exemple, nous aurions la paix ici.


Ministre des finances: Jeannie Gleason, la femme de Ralph Gleason ( critique vedette de Down Beat ) . Comme elle arrive à faire les fins de mois avec un salaire de journaliste, elle est un génie aussi (1). Donc je suis certain qu’elle serait en mesure de conduire la politique budgétaire.

Mon assistant personnel pourrait être Ramona Sweetchurt Crowel, celui qui conçoit mes tee shirts.

Ministre de la défense: Max Roach

Chef de le CIA: Miles Davis

Pourquoi?

O-O-oh chéri ! Vous connaissez son truc. Il est prêt pour ça. Il saura exactement ce qu’il faut faire.

Comme ambassadeurs: tous les musiciens de Jazz, enfin la crème.

Gov. George C Wallace ( le gouverneur raciste de l’alabama) responsable de l’information au Congo sous la direction de Tschombé ( sanguinaire dictateur de l’époque, assassin de Lumumba ) (2)

Quelle est votre position à propos de la chine communiste ? ( rappelons que nous sommes en 1964)

Je crois que nous devons la reconnaître.

Pourquoi ?

Comment peut on imaginer que 700 millions de personnes ne forment pas un peuple ? Quelle part de la population mondiale représentent ils ?Je pense que nous devons les reconnaître.

A côté de ça nous avons besoin de business .D’un seul coup vous vous réveillez et vous avez 700 millions de gens de plus auxquels vous pouvez vendre quelque chose. Et les festivals de Jazz ? Pouvez vous imaginer une chose pareille ? Nous pourrions aller en Chine avec un festival de Jazz et tourner là bas dix ans! Nous vous oublierions complètement. On vous enverrait nos disques pour vous tenir au courant…

Nous sommes très impliqués au Vietnam ( rappelons qu’en 1964 les États-Unis n’en étaient qu’au tout début de leur engagement ) Quelle serait votre politique sur cette question ?

Nous ne sommes pas tant que ça impliqués au Vietnam. Nous devrions soit reconnaitre le combat et prendre le risque d’une guerre mondiale- ce serait la troisième ? Il y en a eu tant- Soit vous faîtes ça, soit vous vous tirez. Parce que chaque jour des soldats américains arrivent et - boom- dégagés, finis, kaput. Ils sont tués et ils ne savent même pas qu’ils étaient en guerre.

Mais si j’étais président je me tirerais. Je dirais aux vietnamiens bonne chance et je rapatrierais les soldats!

__________________________________________________

(1) bien que son propos participât surement de sa flagornerie habituelle vis-à-vis de la presse, on ne peut s’empêcher de penser, à l’époque de la crise des budgets y compris américains, que confier les finances à une « housewife » expérimentée n’aurait pas donné de plus mauvais résultats, au contraire.

(2) Il est clair qu’il souhaitait que Tschombe assassine Wallace comme il venait de le faire avec Lumumba. Sacré Dizzy!

Unsung Heroes

Puisqu’on est dans la Dizzymania, laissez moi vous entretenir, brièvement rassurez vous, d’un musicien très injustement sous estimé, lié à l’histoire gillespienne.

Un des tout premier disque de Dizzy que j’ai acheté est en fait un de ses meilleurs. Preuve s’il en était besoin que je suis un mec qui a généralement du bol. C’était celui là.




 Je me suis longtemps figuré la scène :En 1961, au musée d’art moderne de NYC , la phalange de Diz, sapés comme des comptables, passaient après Jefferson Airplanes; programmation cornecul. Mais nos cinq comptables ont allumé le feu, sans doute piqué au vif par le succès des lascars qui les précédaient. Diz est plus pyrotechnique qu’à son accoutumée , et un jeune altiste/flutiste de 28 ans Leo Wright y brille de mille feux.


Texan, Leo a toujours gardé un fonds de R&B dans son jeu qui est extrêmement personnel. Je me suis toujours demandé pourquoi il n’était pas reconnu à sa juste valeur. Sans doute l’effet d’une carrière erratique, dont une partie en Europe dans l’ orchestre maison d’une radio berlinoise puis avec le Paris Reunion Band. Ses dernières apparitions en Europe, où il est mort à 58 ans à Vienne, n’étaient plus au niveau de sa grande époque même s’il avait de beaux restes bluesy.

Il existe quelques très bons disques sous son nom, et un, excellent, avec Red Garland. Si Leo était un altiste plein de flamme il était également l’un des meilleurs flutistes de sa génération. Je conseille ceux là:


















Leo était marié avec cette chanteuse, dont, chose remarquable, je ne connais absolument rien:

Un enregistrement de leo à la flute + une apparition aux côtés de Dizzy(1) messieurs dames.

Leo Wright Ladies and gentlemen


A bientôt chers petits amis.
_____________________________________________________________


(1) Votre sagacité coutumière vous aura permis de noter que l'émission de télé dans laquelle Diz apparaît est produite par Ralph Gleason. Et oui, le mari de la dame que Dizzy voulait comme ministre des finances. Quel renard ce Gillespie!

vendredi 22 juillet 2011

Diz for Pres

Je viens de recevoir ce matin le bouquin commandé "The great Jazz interviews" compilant les grandes interviews ou/et grands papiers ( Ralph Gleason et autres ) parus dans Down Beat depuis son origine. Copieux et richement illustré, ce bouquin semble la meilleure affaire de ma vie depuis que j’ai rencontré ma femme. Passons.  


Je vais le lire bien sur mais je l’ai déjà feuilleté- c’est le meilleur moment de la vie d’un livre non  ?


Je me suis arrêté sur une interview de Dizzy Gillespie, en 1964 quand ce dernier postulait au titre de président des États-Unis. "Dizzy for President" c’était de la blague bien sur mais, avec le recul, force est de constater qu’il ne disait pas que des insanités rigolardes.


Après avoir, mi figue mi Dizzy, parlé évidemment des droits civiques qui étaient le grand sujet en cette rentrée 64, Diz répond à des questions saugrenues d’une manière qui l’est moins qu’il n’y parait. Ecoutez:


"L’économie est la clé de tout le truc. Par exemple si tous mes partisans disaient qu’ils ne vont pas acheter tel ou tel produit pendant trois jours, réfléchissez à ce qu’il arriverait à l’action en Bourse de la firme produisant cet article ?Si le cours chutait drastiquement- Boom! Ils se dépêcheraient de protéger leurs investissement. Ils se hâteraient pour redresser les injustices" 


Est-ce que ça ne vous rappelle pas un footballeur prénommé Eric ? Sauf que Diz est malicieux et Cantona sinistre.


Autre réponse:


"Une autre question est relative à la question fiscale. Je dis que nous devrions rendre la loterie légale. Une loterie « Nationale » pour l’ensemble du Pays et tout le monde- épicerie, stations service…- pourrait vendre des carnets de tickets. Tout le bénéfice irait au gouvernement. Vous rendez vous compte des millions de dollars que génèrent aujourd’hui les loteries clandestines ? Tout le monde est joueur, Quand vous venez sur terre vous pariez pour savoir si ça vaut le coup. Pourquoi ne pas canaliser cet état pour la bonne cause générale."


La loterie est prohibé aux Etats unis sous la pressions des milieux protestants vertueux et ces propos paraissaient sans doute tout à fait iconoclastes, mais il venait simplement d’inventer la « Loterie Nationale » que nous connaissons ici depuis plus d’un siècle.


Enfin, à la question "Etes vous millionnaire" Diz répond:


"Pas du tout. Mais je me souviens il y a quelques années j’avais vu la une d’un tabloïd ( le New York Mirror aujourd’hui disparu) qui annonçait «Un millionnaire du BeBop a des ennuis ». En général il existe tout une partie des médias que je ne lis pas car je n’en crois pas un mot mais là c’était parfaitement ridicule, car à l’époque je ne connaissais pas un seul bopper qui ait plus de deux dollars à frotter l’un contre l’autre."


Cette défiance semble bien être nécessaire 47 ans plus tard…


Demain peut être je vous communiquerai le cabinet tel que Dizzy l’envisageait. Férocement rigolo.


Un petit Diz ?- la réconciliation publique avec Satch. Enjoy !




Unsung Heroes



Depuis Valaida Snow, Nica de Koenigswarter ou Jutta Hipp, je vous sens accros aux destins bizarres, aux personnalités qui sortent de l’ordinaire et qui nous changent de notre train train quotidien. Il faut bien rêver non ? Je suis en train de devenir le tabloïd de l’histoire du Jazz. Pourvu que je ne finisse pas comme les affidés de Murdoch…


Donc, dans cette veine j’en tiens un pour vous mais rassurez vous c’est édifiant et tout. Pas de drogues douces ou dures, pas de suite au Sofitel, enfin vous allez voir:


Le nom de john Sanders ne vous dit surement rien. Pourtant si, comme moi, vous êtes un Ellingtonolatre ( quel néologisme!) vous avez forcément croisé le lascar. Tiens par exemple il était sur scène à Newport en 1956.  Je vous vois dresser l’oreille.


Résumons. Notre Sanders était dans sa jeunesse un pur harlémite, né et élévé dans la 138 ème rue, ce qui ne dira évidemment quelque chose qu’à ceux qui ont la topographie de New York en tête. Il était issu de ces très nombreuses familles de Harlem où la musique tenait naturellement une grande place. Chick Webb ou Count Basie résidaient tout près et l’apollo était à deux pas. Mais john entretenait sa différence. Il allait dans une école catholique, alors que la communauté était largement adeptes des diverses sectes protestantes habituelles. 


A 13 ans il a vu jouer Duke Ellington et ses sbires, ce qui a décidé de sa vocation, qui ne sera pas sa dernière mais patience! Il deviendra musicien, tromboniste plus particulièrement. Engagé dans l’armée en 1943- pas forcément la meilleure période pour être militaire- il parfera son art dans la musique de la Navy  puis finira son apprentissage à l’institut Julliard de New York.


Devenu professionnel, notre Johnny jouera dans l’orchestre du Savoy Ballroom, célèbre Dancefloor de New York, sous la direction de Lucky Thompson, avant d’être remarqué par Duke Ellington qui le débauchera en 1952 d’abord puis en 1954 ensuite. Il sera aux côtés du Duke jusqu’en 1959 soit une période très féconde de l’œuvre ducale. Passé du trombone à coulisse au trombone à pistons, sans doute pour donner à l’orchestre la couleur particulière que Juan Tizol, autre "pistonniste"  apportait, il sera aussi le copiste du Duke et de Billy Strayhorn.


Bien, me direz vous, intéressant pour les ( de plus en plus nombreux ) fanas du Duke mais où est la curiosité annoncée plus haut ?


J’y arrive petits amis. Notre John, gavé de sermons dans son enfance a repiqué au truc avec la haute spiritualité du Duke, notamment les "concerts Sacrés" des années 60. Cela à tel point que, jetant aux orties trombone et pistons, il se réfugia dans un séminaire pour en sortir prêtre catholique de bon aloi. Le Duke lui-même sera présent à son ordination et il poursuivra sa coupable activité pendant 25 ans jusqu’à devenir "Monsignor" . Le voilà dans l’uniforme de la fonction:




Qui a dit que le Jazz était une musique de perdition ? Au vu d’une telle histoire, je serais le Pape je remplacerais illico les motets par Saint Louis Blues et les cantiques par John Hendrickx . 


Si vous cliquez sur la vidéo ci-dessous vous apercevrez, sur un Medley de 1958, notre John exécutant " Caravan" à la manière de son prédécesseur et compositeur du titre Juan Tizol .


Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs, John Sanders:


A bientôt chers petits amis