mercredi 7 septembre 2011

Ambrose et Jerry

Crise financière


Comme à mon accoutumée je me suis rendu à la FNAC pour les achats indispensables à la vie de l’homme du XXIème siècle ( cartouches d’encre pour imprimante, Bouquins etc…) . Détour par le rayon CD Jazz, de plus en plus maigre soit dit en passant, mon attention est attirée par le dernier CD de Ambrose Akinmusire, jeune prodige dont on dit le plus grand bien et dont je n’ai jusque là pas entendu encore une seule note. Zou, je rajoute le prodige à ma pile d’achats et ce n’est qu’à la caisse que je m’enquiers du prix. Tenez vous bien chers petits amis = 17,50€ , vous lisez bien dix sept euros et cinquante centimes!!!  Conscient de l’arnaque j’ai reposé le prodige soigneusement sur son rayon, et ai perdu ma place dans la file du coup; je vis une vie exceptionnellement aventureuse. Réfléchissons ensemble et imaginons un jeune homme désargenté comme nous l’avons tous été plus ou moins. Imaginons ce jeune homme mélomane soit quatre ou cinq disques par mois pour assouvir sa soif culturelle. A ce blot là c’est un budget , insoutenable, de 100 euros mensuel. Que font les pouvoirs publics ? 




A propos de pouvoirs publics je viens de voir le président à la télévision; costume sombre, cravate du même métal, sérieux comme un jeune pape. C’est incroyable à quelle vitesse les choses changent. Ses frasques de débuts de quinquennat semblent totalement oubliées. Les folies ancillaires du prétendant socialiste le font maintenant passer pour un parangon de vertu; presque pépère quoi! Mais s’il veut ma voix il doit préalablement faire quelque chose pour le prix des CD de Ambrose A. Je n’en démordrai pas, il est maintenant prévenu.


Allez Ambrose "17,50 €" Akinmusire ladies and gentlemen:




RIP

On vient d’apprendre la disparition de Jerry Leiber à l’age de 78 ans. Ce nom ne vous dit probablement rien sauf qu’accolé à celui de Mike Stoller ça donne Leiber et Stoller et peut être ça commence à vous parler.

Si vous pensez aux glaces Ben et Jerry vous avez tout faux. Leiber et Stoller étaient des auteurs/compositeurs de centaines de chansons, dans la grande tradition américaine depuis les frères Gershwin. La différence était que leur art ne s ‘appliquait pas aux comédies musicales comme d’habitude mais aux racines du rythm & blues.


Jeune juifs californiens, Mike et Jerry, qui avaient le même âge, trainaient dans les établissements noirs de Central Avenue à Los Angelès aux début des années 50. Leurs goûts pour la musique populaire noire et le Jazz était tel que Mike avait même pris des leçons de piano avec le grand James P. Johnson.

Doués et parfaitement complémentaires, Mike à la musique et Jerry aux paroles, ils ont commencé à fournir des chansons aux groupes de Rythm and blues. C’est par hasard qu’ un jeune bouseux du Sud a piqué une de leurs chansons à Big Mama Thornton. Le bouseux était Elvis Presley et la chanson Hound Dog qui est devenue un succès. Nos héros n’aimaient guère la version de Elvis mais le succès appelant le succès ils écriront un paquet de titres pour le King, dont Jailhouse Rock.

Mais c’est chez le label Atlantic des frères Ertegun qu’ils donneront leur pleine mesure d’auteur compositeur mais aussi de producteurs de groupes comme les Coasters ou les Drifters, d’artistes comme Ruth Brown ou Big Joe Turner. A cette occasion ils écriront un standard indémodable du R&B: Kansas City ( here I come…) et auront un succès énorme avec le Stand by me de Ben E. King. Ils sont également les responsables du très astucieux On Broadway ou du poétique Spanish Harlem.

Cette tradition des duettistes de ce genre, très répandue aux Etats Unis n’existe guère ici, si on excepte la fugace collaboration, dans un tout autre genre, de Prévert et Kosma.

Un petit Hound Dog, l’original par Big Mama :



A bientôt petits amis...

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