vendredi 23 septembre 2011

Unsung Heros : Oscar Aleman



Savez-vous de qui le critique ( alors encore anglais ) Leonard Feather a écrit en 1939 dans Melody Maker: « Il est vraiment un guitariste sensationnel. Il joue d’un instrument entièrement métallique ( une « National » ); sa sonorité, son phrasé, son swing et son attaque sont tels que si quiconque mentionne Django Reinhardt devant moi je lui lancerai un regard glacé. Même dans ses brefs chorus, on peut affirmer qu’il possède plus de swing que tout autre guitariste du continent » ? 


Pour vous aider, la même année, dans Down Beat, l’américain James Holloway écrivait du même artiste : «  Argentin aux traits durs, il paraît sur scène, grimpe sur un haut tabouret et se plante sous un micro avec un projecteur faisant ressortir sa chemise blanche, sa guitare métallique et ses cheveux ondulés immaculés. Comme homme de section il produit un swing colossal et je ne suis pas certain de ne pas le préférer à Reinhardt. Comme soliste également il est renversant avec un son et un style particuliers. »


Vous y voyez plus clair maintenant. Et oui, notre argentin calamistré est le guitariste, bien méconnu aujourd’hui, Oscar Aleman.




A Buenos Aires notre Oscar a connu une enfance très malheureuse pendant laquelle il a exercé trente six métiers et trente six misères mais a appris a jouer du cavaquiho, sorte de ukulélé puis de la guitare; ce qui lui a ouvert les portes d’une carrière de musicien. Comme Django avec lequel il a énormément de similitudes il découvrira le Jazz, alors en plein essor,  Après une tournée dans le monde entier avec la troupe du danseur à claquettes Harry Fleming, il se fixera à Paris où il exercera  son talent dans l’orchestre de Joséphine Baker puis à son compte dans de nombreux cabarets parisiens. IL croisera évidemment son rival Django et prendra même l’habitude de le remplacer dans le quintet du HCF quand notre manouche oubliait de se réveiller, ce qui n’était pas inhabituel…


La guerre mettra un terme à cette brillante carrière européenne dont il nous reste des images et des enregistrements. Oscar retournera en Argentine où il fera une seconde carrière, moins nettement marquée Jazz et sombrera peu à peu dans l’oubli, ne subsistant qu’en donnant des cours de guitare, jusqu’à sa mort d’une cirrhose du foie en 1980.


Certain Oscar Alemanistes ont prétendu que notre héros avait influencé Django et était le  premier à jouer dans ce style. A mon avis ça ne résiste pas à l’analyse chronologique et Aleman était loin de la stature du génial manouche. Tel un caméléon, il s’était imprégné du style de Django à l’époque mais avec une personnalité propre indéniable et un charme certain. Comme Django plus tard, il avait séduit Duke Ellington qui souhaitait l’utiliser comme attraction dans l’ orchestre ( on sait qu’avec Django, après guerre, ça ne marchera pas vraiment en raison du caractère fantasque du guitariste ) mais en définitive le projet avorta. 


Il nous reste les enregistrements d’un artiste original qui faisait sonner sa guitare métallique comme personne. A la différence de Django, les quelques séquences filmées que nous avons ( ci-dessous ) extraites de films de l’époque ( vraisemblablement d’un obscur film français des années 30 et d’un film argentin de 1949 ) montre un « showman » incontestable qui en donnait au public pour son argent!


Quelques illustration musicales de la période européenne puis argentine de notre Oscar.


Oscar Aleman mesdames et messieurs:


Informations pratiques


Dans son journal l’os à moelle le regretté Pierre Dac donnait des infos pratiques surréalistes du genre : dimanche prochain la pharmacie Lopez de Santiago du Chili sera fermée !!


Je vous communique donc une info pratique moi aussi :


Vous avez encore le temps de vous rendre ce jour à 18 heures à la Abyssian baptist Church de Harlem ( 132 odell park place ) où se tiendra une célébration en mémoire de Frank Foster avec la participation de: Jimmy Heath, Cecil Bridgewater, Frank Wess et beaucoup d’autres. Point non négligeable le service sera assuré par le révérend Dr Calvin O. Butts III. Pour vous y rendre prenez le train 2,3,B ou C ou le bus M2 ou M7. 


C’est pas de l’info couleur locale ça ??


A bientôt chers petits amis…

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