mardi 8 novembre 2011

Rita, James et l'héritage...

Je m'en veux toujours d'avoir "mal parlé" de deux chanteuses dans un post précédent.


Si je maintiens mon opinion après réécoute concernant le dernier disque de Dee Dee Bridgewater, je suis bien obligé de faire amende honorable au sujet de Rita Reys


Je ne connaissais que de nom cette chanteuse, entendue réellement très récemment. Soucieux d'être impartial j'ai cherché depuis d'autres disques de notre héroïne et j'en ai trouvés. Particulièrement un disque exceptionnel enregistré en Mai et Juin 1956 avec les Jazz messengers. Hé oui chers petits amis dans leurs prime jeunesse les JM avaient enregistré derrière, ou plus précisément avec, une chanteuse. Et cette (jeune à l'époque ) chanteuse était Rita Reys.




Le résultat est surprenant, dans le bon sens, et on se plait à regretter que la bande de Art Blakey n'ait pas réédité l'exploit une autre fois. La formation est exceptionnelle – Horace silver et Hank mobley pour la séance de Mai, Donald Byrd et Kenny Drew pour la séance de Juin- et c'est une pitié que ce disque , enregistré pour Philips Hollande à l'origine, ne soit pas plus largement reconnu dans la discographie de Art Blakey.


Et Rita ? Me demandez vous. Rita est là parfaite, façon voix blanche avec un fond d'accent hollandais charmant et elle s'insère très bien dans l'ambiance Jazz Messengers de l'époque.




Il est temps , pour ceux qui, comme je l'étais jusqu'à il y a peu ne sont pas avertis de l' art de Rita Reys, que je vous laisse juges par vous mêmes. Voilà donc un extrait de ce disque de 1956 avec les Jazz Messengers, sur un standard. Rita a enregistré beaucoup d'autres galettes dans sa vie ; Ce que j'ai entendu jusque là me laisse penser que l'opus de 1956 est ce qu'il y a de plus réussi.


Riat Reys and the Jazz Messengers ladies and gentlemen








Back to the roots


Toujours pour ceux qui suivent, vous vous souvenez peut être de mes lignes, façon chronique, dithyrambiques à propos de James Carter en général et de son dernier disque en particulier ; 


Figurez vous que le bougre, toujours prêt à nous étonner, vient de sortir une nouvelle édition de son talent. Si le précédent disque était ambitieux, genre dialogue avec un orchestre quasi symphonique, le dernier est très différent puisque, avec son compère habituel l'organiste Gerard Gibbs, Jimmy rend hommage à ses racines, blues et gospel, dans un format qui est celui du « chitlin' circuit » des sixties, ténor/orgue, qui rappelle les grandes réussites du genre ( Sonny Stitt/ jack McDuff ou Stanley turrentine/Shirley Scott ). Comme toujours avec JC c'est époustouflant . Sa capacité à créer des albums qui ont du sens est une de ses marques de fabrique, avec la virtuosité. Vous l'avez compris je suis un fan de James Carter




Voilà justement notre homme avec son organ trio à New York récemment. Ne zappez pas cette vidéo, vous le regretteriez et je le prendrais mal !




Echos des blogs


Vous faites évidemment ce que vous voulez mais à votre place, si vous lisez l'anglais, j'irais faire un tour sur le blog du jour de Marc Myers  ( lien ici http://www.jazzwax.com/). Marc nous livre une longue interview de Jordi Pujol, le patron de la firme phonographique Fresh sound.


Fresh sound est, comme vous le savez peut être, spécialisée dans les rééditions d'enregistrements américains de Jazz, disparus des rayons des disquaires depuis longtemps. Firme catalane, Fresh sound bénéficiait jusque là de la différence de traitement quant à la durée des droits d'auteurs entre l'Europe et les Etats Unis.


C'est ainsi que des disques oubliés dans leurs coffres par les labels américains ont pu revoir le jour pour le plus grand plaisir des amateurs.


Malheureusement les projets législatifs Européens d'aligner les règles de durée européennes sur celles des Etats Unis risquent de tuer cette belle aventure. Les ayants droits n'en seront pas mieux traités pour autant puisque les labels Us ne rééditeront pas cette musique s'il faut payer.


Bien que n'étant pas un dangereux anarchiste, je me suis toujours demandé en quoi le fait d'être le petit neveu d'un musicien talentueux et disparu depuis longtemps donnait le droit de gagner des sous. Enfin c'est comme ça , c'est le système, il faut s'y faire.


A bientôt chers petits amis...

1 commentaire:

  1. Je suis un adepte d'un disquaire qui se nomme Gilles Coquempot et qui tient la boutique Crocojazz près du Panthéon à Paris. Il n'est pas rare d'y trouver Jordi à l'heure du déjeuner. Ce sont de beaux moments où l'on parle West Coast et rééditions ! Je vous invite à féquenter ce lieu et vous y trouverez des vinyles de grande qualité. Bonne chasse Billy

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