jeudi 14 juillet 2011

Mel & Herbie

En 1954, je crois car je cite tout ça de mémoire, André Hodeir avait commis un bouquin intitulé "Hommes et problèmes du Jazz"(1). Ce qui était intéressant dans ce livre était non pas le fonds qui doit avoir bien vieilli évidemment mais le fait que Dédé n’hésitait pas, face à chaque musicien cité, de préciser s’il était noir ou blanc ! C’est évidemment impossible de nos jours, un politiquement correct mal compris empêche, pour une musique aussi marquée ethniquement que le jazz, de savoir si tel ou tel musico est noir ou blanc. On s’en tire avec les photos mais dans le cas du Dictionnaire du Jazz par exemple, il n’y a pas de photos !


Il n’est pas question de poser comme vérité qu’à priori les noirs joueraient mieux le Jazz que les blancs. Il y a d’exécrables pianistes noirs et il y a Bill Evans. Il existe de pénibles saxophonistes noirs et il existe Stan Getz et Zoot Sims. De noires chanteuses nous ennuient alors qu’ Anita O’Day nous charme. Mais le Jazz est d’origine noire c’est comme ça, ce n’est pas une question de chromosomes mais de communauté. Sauf un paquet d’exceptions comme celles ci-dessus, je préfère généralement le jazz africain américain à l’autre, la côte Est à la côte Ouest.


Mais comme le disais Tartuffe "Il est avec le ciel des accommodements", j’ai mes blanches faiblesses. Parmi celles ci les chanteurs(ses) et parmi les chanteurs ma sainte trinité: saint Frank Sinatra, saint Tony Bennett et saint Mel Tormé, il n’y a pas d’ordre de préférences.


Le premier est parfaitement connu ici, et partout ailleurs, le second un peu et le dernier pratiquement pas du tout ce qui est un scandale bien pire que les profits de Total.


J’ai longtemps cru que son patronyme, avec un accent aigu sur le "e" , Tormé, lui venait d’une lointaine ascendance française. Pas du tout ! Ses parents juifs russes du nom de Torma ont vu leur nom transformé en Tormé au bureau d’immigration de Ellis Island. Trop contents d’avoir les papiers et on les comprend, ils ont fait avec leur nouveau patronyme.


Mel a eu une carrière de plus de 65 ans , commencée comme batteur de l’orchestre de Chico Marx dans son Chicago natal jusqu’au Carnegie Hall complet.


Il a créé dans les années 40 un des premiers groupes vocaux les "Mel-Tones" chez Artie Shaw, à la même époque où Sinatra créait les "Pied Pipers" chez Tommy Dorsey. Ce genre évoluera jusqu’aux Manhattan Tranfert.


Il a été batteur, a fait de bon disques "West Coast" notamment avec le moyen ensemble de Marty Paich, en a aussi fait de moins bons reconnaissons le, a fait l’acteur au cinéma, à la télé, écrit des bouquins, prêté sa voix à Daffy Duck dans un Cartoon, a chanté dans des clubs minables et devant des foules japonaises en délire. Bref la vie d’artiste quoi.


En 1962 sa carrière était dans le creux absolu quand il a enregistré "Comin’ home, baby" un truc R&B pas du tout dans sa manière habituelle mais qui a eu un succès instantané. Tiens c’est là-dessous:






Fort de cette réussite il a pu être plus exigeant quant à son style et son répertoire et devenir réellement un vrai chanteur de Jazz avec des vrais morceaux de scat dedans.


Mel est bon dans tous les genres mais incontestablement son surnom de "Velvet Fog" ( le brouillard velouté si on veut ) lui vient de son art consommé ( velouté, consommé? Pourtant Mel ne chante pas de la soupe!) de la ballade. Ecoutez le impérativement là, sur la belle chanson de Billy Joël "New York state of mind"  avec Phil Wood. Vous avez droit de l’écoutez plusieurs fois. 






Marié quatre fois Mel a donc eu des enfants, deux sont chanteurs dont le dernier James Tormé est assez présent sur la scène américaine. Ci-dessous un clip promotionnel et un lien vers son site (http://jamestorme.com/) où vous pourrez l’écouter. Vous remarquerez sagacement qu’il imite son père dans de telles proportion que c’en est inquiétant. Le résultat malheureusement n’est pas le même, une certaine forme de magie n’est pas génétique.


James Tormé petits amis:






(1) ou était ce dans "le jazz cet inconnu" impossible de vérifier je ne trouve plus ces maudits bouquins?


Sacré Herbie !!!!!

Herbie Hancock sera nommé ambassadeur de bonne volonté de l' UNESCO au cours d'une cérémonie à Paris le 22 Juillet prochain. "En reconnaissance de l'implication de Herbie Hancock pour la promotion de la paix au travers du dialogue, de la culture et des arts" la directrice générale Irina Bokova a demandé au célèbre musicien de Jazz de "contribuer aux efforts de l' UNESCO en faveur de la compréhension mutuelle parmi les cultures avec un effort particulier pour favoriser l'émergence d'idées nouvelles et créatives parmi la jeunesse, de trouver des solutions aux problèmes globaux, et assurer un égal accès à la diversité des expressions artistiques" Les ambassadeurs de bonne volonté de l'UNESCO sont des personnalités qui ont donné leur accord pour aider à mettre en lumière les objectifs de travail de l' UNESCO dans leur champs de compétence : éducation, culture, science et communication/information. ( Jazztimes 9/07/2011)

En réaction à une telle déclaration l'ancien boss de Herbie, Miles Davis aurait surement, de sa voix caverneuse et inimitable, dit " Shit! Fuck dat Unesco, Man!" .Plus réservé dans l'expression je me contenterai d'un "tu l'as dit bouffi" avec une mention particulière au "trouver une solution aux problèmes globaux" vaste programme!

Money, money


A propos de pognon ( révolution de Jazzmin, festivals etc ) un Fake de la une de The Economist, avec le petit Smigly. Si vous ne le connaissez pas rappelez moi de vous poster une de ses vidéos ( ou allez la chercher tout seul )

  

A bientôt chers petits amis.

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