mercredi 29 juin 2011

Pops

Depuis plusieurs jours nous sommes entrés dans une véritable frénésie Louis Armstrong. C’est l’effet Ricky Riccardi qui joue à plein. C’est qui Ricky ? Psalmodiez vous plaintivement. Vous ne suivez pas, j’en ai déjà parlé à propos de son blog mais cette fois c’est bien plus sérieux qu’un petit blog de rien du tout puisque Ricky a sorti son livre, Le Livre "What a wonderful world " 







Ricky se démène depuis plusieurs jours comme un jeune diable dans un bénitier pour assurer la promotion du bouquin; il est partout où il peut être, presse, radio et tout le toutim.


Je m’inquiète pour lui, sérieusement. Pensez que ce garçon non seulement est dans les affres de l’édition mais aussi dans les affres d’une toute récente paternité. Je crains qu’il ne perde les pédales , comme cette photo semble en attester:






Mais parlez nous plutôt du livre entends je de toutes parts. Il se trouve que j’ai ce livre, grâce au "Amazon Kindle" pour lequel je ne fais aucune publicité, mais c’est quand même épatant, et que j’ai commencé à le lire sérieusement.


Il existe déjà de nombreux livres sur Louis Armstrong depuis sa propre autobiographie jusqu’au récent bouquin de Terry Teachout paru en 2010, qui est très bien. 






Mais le propos de  Ricky n’est pas  d’ajouter une nouvelle bio à ce qui existe déjà, même si évidemment de nouveaux éléments de l’aventure Satchmo sont mis à jour par le dépouillement systématique des précieuses archives laissées par Louis ; et léguées par sa veuve Lucille. Louis est un sujet en or pour un historien car il enregistrait énormément de choses sur bandes magnétiques, qu’il laissait parfois tourner lors d’entretiens avec des amis.


Le sujet du livre est la réhabilitation de l’œuvre d’après guerre de Louis Armstrong, centrée autour de l’existence du "All Stars", certes pas toujours bien nommé, et des nombreux enregistrements de cette époque, qui se termine avec "Hello Dolly" et justement " What a wonderful world".


Dès les années 50, sous l’impulsion de critiques comme Gunther Schuller, le travail de Louis à cette époque a été caractérisé comme démagogique, bassement commercial et musicalement très inférieur à ses chefs d’œuvre des années 20 et 30. Lui-même était décrit comme un pitre, voire comme un oncle Tom mangeant dans la main des blancs racistes. L’auteur entend faire litière des accusations d’oncle tomisme et les enregistrements sur bandes montrent à quel point Louis était préoccupé par la question raciale.


Ricky Riccardi démontre que l’idée selon laquelle il y aurait eu deux Louis Armstrong, celui des Hot 5 et Hot 7 créateur génial, et l’ "entertainer" des  années 50, sorte de vieux clown fatigué et pénible, pour commode qu’elle soit, ne tient pas la route. Selon lui, Armstrong a été depuis ses débuts un "entertainer", et les années 5O/6O ont été les plus productives musicalement de sa carrière.


D’après ce que j’ai lu jusque là, je suis assez d’accord avec l’auteur; le mépris dans lequel était jusqu’à une période récente tenue, dans  certains cercles critiques, cette partie de l’œuvre de Louis est proprement incroyable. Ce qu’il faudra bien se mettre dans la tête est que l’appréciation de l’influence de Louis Armstrong sur la musique du XX éme siècle ne fera forcément que grandir. Ce bouquin marque sans doute le début d’une réévaluation après le purgatoire que connait parfois la postérité dans les années qui suivent la disparition d‘un artiste. 


Sans doute Ricky se laisse parfois emporter pas son sujet et qualifie de chefs d’œuvre certains enregistrements qui certes sont du pur Armstrong mais n’ajouteront peut être rien à sa gloire.


Le bouquin fourmille également d’anecdotes sur le merveilleux être humain qu’était Louis, comment il a protégé toute sa vie Clarence, le fils handicapé mental d‘un de ses cousins décédé, l’amitié qui le liait à sa partenaire de longue date Velma Middleton ( aucun rapport avec Pippa, enfin pas à ma connaissance ). Velma reconnaissons le n’était pas une très bonne chanteuse mais elle apportait la bonne humeur nécessaire au spectacle de Louis. Et puis Velma faisait le "Split". Comment vous ne connaissez pas le Split, ignorants que vous êtes ? Regardez ce clip où Louis joue ( très bien ) , accompagné d’un big band ( celui de Luis Russel ) comme on les faisait à l’époque et surtout, vers la fin, Velma fait le Split. Je vous laisse découvrir la chose:






Pour terminer sur ce sujet, mais en terminera-t-on jamais avec Louis Armstrong, une anecdote qui me fait toujours poiler est la visite au Pape. Sur le chemin vers l’audience Louis avait allumé un pétard ( il en était très consommateur ) pour se mettre en train. Pendant l’audience à la question- anodine - du Pape " Avez-vous des enfants ? "Louis avait répondu au Saint Père " Non, mais avec ma femme, on prend du bon temps à essayer" . Pas très catholique comme réponse non ? A la sortie de l’audience Louis ayant exprimé la nécessité d’un besoin naturel urgent, on l’avait guidé vers les toilettes les plus proches. Après un moment Louis était sorti dans le couloir, interpellant, à la Louis, sa femme  "Lucille, viens vite, viens voir les chiottes du Pape !"  


Allez, pour la route, un petit Louis. M’en direz des nouvelles. Une curiosité extraite du très hollywoodien "a song is born" en 1948 avec Louis et Lionel Hampton, seuls blacks de service pour illustrer la naissance du jazz expliquée par le professeur Danny Kaye. Il y a les trois chefs d’orchestre "swing" les plus populaires du moment: Tommy Dorsey, Charlie Barnet et Benny Goodman. Louis et ce dernier se détestaient et en sont quasiment venus aux mains à plusieurs reprises. Enjoy


Louis «  Satchmo », « Pops » Armstrong, ladies and gentlemen




A bientôt chers petits amis.

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