jeudi 4 août 2011

Buddy Johnson

Jumpin’Buddy


Il est très probable que le nom de Buddy Johnson ne vous dise rien du tout. Nul ne saurait vous en blâmer. Ou alors ça vous dit quelque chose mais en fait vous le confondez avec le sax ténor et soprano Budd Johnson, excellent musicien mais qui n’a strictement aucun rapport avec Buddy. Si le nom de Buddy Johnson ne vous rappelle rien de connu il est très vraisemblable que celui de Ella Johnson ne vous dise rien de plus. Je vais tenter de remédier à ça fissa.


Budd et Ella étaient frère et sœur , qui était l’aîné qui était le cadet ? mystère, je penche pour l’antériorité de Buddy; par galanterie naturelle sans doute  .


Votre ignorance relève de l’impardonnable car non seulement Buddy a conduit pendant plus de vingt ans un orchestre à succès et peut être considéré comme un des précurseurs du Rock n Roll mais a également composé des titres qui sont devenus des standards.


Résumons: né en Caroline du Sud, qui peut être considéré comme le Sud le plus profond, le plus raciste ( à l’époque ) mais aussi le plus riche en traditions musicales africaines américaines, Buddy a été musico toute sa vie. Curieusement, malgré ce background, il a reçu une formation de pianiste classique et la « grande musique européenne » a été toute sa vie sa passion. Comprenant assez tôt qu’aucune carrière de concertiste ne s’offrait à lui vu la couleur de sa peau le jeune Woodrow Wilson Johnson ( quelle idée de donner comme prénom à son fils le nom du président du moment; imaginez vous vous appelant Nicolas Sarkozy Johnson ! ) a filé à New York et rejoint la troupe du Cotton Club qui faisait le tour de l’Europe en 1938. La tournée se terminera en Allemagne d’où les nazis au pouvoir expulseront proprement ces nègres adeptes d’une musique dégénérée, vraisemblablement franc maçonne et communiste de surcroit …


Dès 1941 il fondera un orchestre qui durera plus de vingt ans, jusqu’en 1964, fera danser des générations d’ africains américains, tournera inlassablement dans le Sud, enregistrera des flopées de disques et placera de nombreux « Hits » dans les premières places de la rubrique musicale raciale appelée R&B.


Entreprise familiale avec Buddy aux claviers et Ella faisant la chanteuse, l’orchestre aura une certaine stabilité de personnel avec les bons ténors Harold Minerve et Purvis Henson et sera l’université d’un jeune tromboniste et arrangeur, toujours en activité Slide Hampton.


Tout cela est bel et bon me dîtes vous mais à quoi ressemblait la musique de nos deux johnson ? A tout ce qui était populaire chez les noirs du Sud qui était le cœur de cible de Buddy. Appelez ça comme vous voulez; R&B, Jump Blues, Jazz populaire, Rock n Roll enfin vous voyez le genre. Avec la particularité d’arrangements soignés et d’un orchestre d’une certaine stabilité du personnel. On peut assez aisément trouver, en cherchant un peu des disques de Buddy ici par exemple:




Ou là:






J’ai aussi ça, excellente compil dont je doute par contre qu’elle soit encore commercialisée. La musique de Buddy ne donne évidemment pas à penser mais à danser comme ses homologues de l‘époque Sam« the man» Taylor, Louis Jordan ou Red Prysock , base du Jazz non ?




Côté compo, Buddy a laissé au moins un standard immortel, joué mille fois, la belle ballade  Since I fell for you . Tiens, cadeau, la voilà par Nina Simone ( ce n’est pas que je sois fou de Nina mais je sais qu’il y a des amateurs pour ça ) puis par Dinah Washington:


Nina « Since I fell for you » Simone, puis Dinah:




Enfin un peu de Buddy pour que vous sachiez, enfin, à quoi ressemble ce dont je vous cause.



Buddy Johnson ladies and gentlemen, Buddy Johnson




A bientôt chers petits amis...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire