mardi 9 août 2011

Teri Thornton




Dans le dictionnaire du Jazz, après Argonne Thornton ( dit Sadik Hakim ) et Clifford Thornton aucune entrée pour la chanteuse Teri Thornton. C’est regrettable et injuste car malgré une carrière atypique notre Teri a été une chanteuse remarquable.


Cette native de Detroit a connu un début de vie professionnelle tout à fait habituelle, enregistrant plusieurs disques, malgré un mariage et un divorce et deux enfants avant l’âge de vingt ans.


Influencée par Sarah Vaughan et Dinah, plus quelque chose de spécial, une forme de solennité triste dans la voix, notre héroïne a enregistré trois disques excellents en 1961 et 1963, avec des pointures comme Clark Terry, Freddie Green, Winton Kelly ou Jimmy Cobb. Cannonball Adderley lui-même ne tarissait pas d’éloges sur la jeune Teri. A cette époque, elle interprète le titre générique d’une série télévisée à grand succès ( Naked City ) a un contrat chez CBS et Ella Fitzgerald elle-même la cite dans une interview comme une de ses chanteuses préférées.


Et puis et puis, alcool, drogue, le truc habituel ont fait leur ouvrage et notre chanteuse a complètement disparu du radar.




Après des années de déchéance elle revient au métier dans des conditions plus ou moins sordides, bars miteux, restau à thème etc. En 1998 coup de tonnerre dans un ciel glauque, une dame de 64 ans se présente au concours de chant patronné par le Thelonious Monk Institute, généralement réservé aux jeunes interprètes. Cette dame est Teri Thornton. Elle bouleverse le jury qui lui décerne le premier prix. Dans la foulée elle enregistre (enfin ) un nouveau disque remarquable I’ll be easy to find, titre malheureusement prémonitoire car l’année suivante elle décède d’un cancer, après un engagement au Village Vanguard.


En définitive Teri a eu plus de chance que  Dodo Greene puisqu’ elle connu sur le tard et in extremis le succès à nouveau. Cette histoire laisse rêveur sur le potentiel de talents malheureusement inexploité aux Etats Unis. Si, à New York ou ailleurs là bas, le bar de votre hôtel est animé par une chanteuse talentueuse et d’un certain âge, rappelez vous de Teri Thornton.


Un peu de Teri nouvelle puis ancienne manière ( j’avoue préférer son dernier disque aux premiers )


Teri Thornton ladies and gentlemen.











A bientôt, petits amis...

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