mercredi 24 août 2011

sax et rossignol

Le sax des filles.


Vous croyez, naîfs que vous êtes, que Gaston ne s'intéresse qu'à l'archéologie du Jazz, les petits héros oubliés des périodes révolues ou l'âge de glace du « Swing craze ». Pas du tout, vous n'y êtes pas : Gaston s'intéresse à l'actualité, Gaston fait même parfois des crises de jeunisme exacerbées ! Je plaisante évidemment mais il s'est passé plus de choses en dix ans qu'en une seule année voilà pourquoi je privilégie l'histoire à l'immédiateté. Mais parlons des musiciens d'aujourd'hui. Fidèle à mes principes regroupons les méthodiquement en catégories. Aujourd'hui pas de flûtistes unijambistes ni de batteurs rouges de figure mais des filles saxophonistes européennes. C'est commode car ça limite le champ d'études.

Ma première découverte est la saxophoniste hollandaise Tineke Postma, Outre un nom peu commun, notre Tineke a un lourd atavisme. Comment ? une saxophoniste blonde et hollandaise ça ne vous rappelle rien ? Mais si béotiens rappelez vous de Candy Dulfer ! Rassurez vous notre Tineke n'a rien a voir avec la vulgarité de la bimbo batave.


Bien que encore très jeune Tineke a une petite discographie a son actif et le dernier opus The dawn of the light est sorti récemment. Je m'y suis intéressé car notre artiste, diplômée de partout mais on s'en fiche, a maintenant une certaine notoriété internationale. Si sa maîtrise technique est impressionnante, il faut avouer que ni l'émotion ni le swing ne sont réellement au rendez vous. Des compos originales au service d'une musique un peu trop «  Europe du Nord » à mon goût, piano billeavansien glacial et mélodies compliquées harmoniquement et rythmiquement. Tineke chante également, de façon agréable. Si mon blog avait beaucoup de lecteurs je m'abstiendrais de faire la fine bouche de peur de lui causer du tort mais c'est l'avantage des publications confidentielles ; on peut y dire ce qu'on veut. Mais Tineke vaut quand même qu'on l'écoute et mes goûts n'ont aucun caractère universel évidemment. Une illustration musicale pour vous faire vous même votre opinion :


Beaucoup plus fort maintenant dans le genre filles saxophonistes : notre compatriote Géraldine Laurent. Nul chauvinisme là dedans mais le dernier disque de GL est parfait. Time Out Trio est le nom de l'ensemble. Cela a- t- il un rapport avec le plus célèbre enregistrement de Dave Brubeck ? Je n'en crois rien. Par contre j'y trouve une correspondance avec un disque enregistré dans le même format- trio sans piano- par Ornette Coleman ; celui là :


Plus raffinée et moins aventureuse, la musique de GL n'est pas sans m'évoquer le grandiose Ornette de cette époque. Le format est exigeant mais donne plus de liberté au soliste. GL a la bonne idée de reprendre quelques standards comme ceux de Charles Mingus et notamment le rarement joué Tijuana Gift Shop dont elle fait un petit bijou. L'avantage des standards est qu'on voit précisément ce que fait le musicien sur un thème déjà connu.


Si vous ne pouvez acheter qu' un CD ce mois ci, privilégiez Time Out Trio, vous me remercierez. Dans l'extrait ci dessous GL joue un thème du disque, rejoicing.

Géraldine Laurent ladies and gentlemen :


Rossignol


Restons chez les dames mais cette fois dans un genre plus traditionnel, celui des chanteuses qui regroupe l'essentiel de la gent féminine dans le Jazz.

Assistant, par hasard il faut le dire, au festival de Jazz de Chicago, j'y ai découvert une merveilleuse chanteuse Dee Alexander, véritable diva localement et peu connue dans le reste des états unis et encore moins en Europe, malgré une tournée en France l'an passé. Son concert, à Souillac je crois, avait été retransmis par Arte et peut être certains l'on découverte également à cette occasion. Ses disques ne rendent pas complètement compte de la magie de sa présence sur scène ; malgré un traitement vocal remarquable, enjambant toute l'histoire de la musique noire d' Ella à la Soul d' Aretha. Purement chicagoanne, elle a été à la rude école de l ' AACM de Richard Muhal Abrams et le jour où je l'ai vue elle était accompagné par un somptueux big band local plus un ensemble à corde qui rendait un effet formidable. Si on en juge par les réactions du public de Chicago ce jour là dans Grant Park son auréole là bas est immense. Quelques photos prises par votre serviteur :










On peut peut être se procurer ses disques, avec sa fameuse composition Rossignol, mais voici quelques extraits musicaux « featurant » la dame :

Dee "rossignol" Alexander ladies and gentlemen :


A bientôt petits amis

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