vendredi 26 août 2011

Sarah et James Clay

Revue des blogs

Dans son édition du 14 Aout, le bon George Colligan rappelle la nécessité impérieuse pour un musicien d'améliorer constamment son jeu. Il donne comme exemple l'attitude de Roy Haynes qui, à l'âge où ses contemprains encore de ce monde jouent au golf ou font la sieste, déploie toujours la plus grande énergie derrière ses futs. De même le regretté Hank Jones qui, jusqu'à son dernier souffle, pratiquait et cherchait quotidiennement.

Pour illustrer la possibilité d'apprendre en toutes circonstances, y compris de ses erreurs, George Colligan nous narre par le menu un des épisodes les plus embarrassants de sa carrière quand, tout jeune pianiste, il avait été appelé à accompagner au pied quasi levé la grande chanteuse Ernestine Anderson. Après deux soirées OK, l'excès d'assurance lui a fait se « planter » dans l'accompagnement et lui a valu les foudres de la diva et l'hilarité du public. Mais il raconte tout ça avec beaucoup d'humour et mieux que moi . C'est là ==> http://jazztruth.blogspot.com/2011/08/trial-by-fire-episode-one.html Vous pouvez sauter les détails techniques ; ça ne nuit pas au récit.

A propos d' Ernestine, qui est une de mes chanteuses préférées, avec beucoup d'autres évidemment, deux infos :

J'avais lu dans la presse américaine, je ne sais plus où en vérité, qu'elle avait été touchée par la crise des « subprime » et faute de pouvoir honorer un prêt hypothécaire elle était menacée d'expulsion à 82 ans .
Il semble que la solidarité de la communauté musicale, Quincy Jones en tête, ait joué et qu'elle soit désormais assurée de conserver un toit sur sa tête. Donc bonne nouvelle.

La deuxième bonne nouvelle est pour moi : je viens de découvrir un disque d'Ernestine que je ne connaissais pas, celui là :


Accompagné par le Clayton-Hamilton big band, Ernestine y brille de mille feux. Allez, pour la route, un petit Ernestine sur All Blues avec des lyrics d' Oscar Brown Jr :



Le blogger Jazz le plus mondialement connu, Marc Myers de Jazzwax fait le point le 17 Aout sur les années Roulette de Sarah Vaughan. Ne vous méprenez pas, les années roulette de Sarah ne signifie pas qu'elle était handicapée mais simplement qu'elle enregistrait chez le label Roulette, fondé plus ou moins par Frank Sinatra et plus ou moins, dit on, controlé par la mafia mais ceci est une autre histoire...Quoiqu'il en soit il analyse avec sa finesse coutumière les nombreux enregistrements de Sarah sur ce label, à l'occasion de sa réédition chez Mosaïc en coffret ( 8 CD ). Si vous êtes en fonds c'est le moment, il semblerait qu'il reste des exemplaires de ce tirage limité à 5000 . Le blog est là ==>http://www.jazzwax.com/2011/08/sarah-vaughan-roulette-years.html Ci dessous la bande annonce vidéo de cette sortie :


Unsung Heros

Un bien curieux musicien que ce James Clay. Texan puis californien comme Ornette Coleman, il sera humainement proche des musiciens de la bande à Ornette des débuts, Charlie Haden le bassiste, Don Cherry le cornettiste et Billy Higgins le batteur. Pourtant stylistiquement il n'avait que peu de rapport avec ses commensaux avec lesquels il enregistrera pourtant à plusieurs reprises.

Un gros son de ténor texan, comme Buddy Tate, Booker Ervin ou Don Wilkerson, au service d'un discours be bop très structuré et appuyé sur le blues, notre James fera merveille avec l'équipe de Cannonball Adderley avec laquelle il enregistrera un très bon disque. Un autre avec le batteur Lawrence Marable et une poignée sous son nom, faisant notamment la « paire » avec David « fathead » Newman qu'il retrouvera plus tard chez Ray Charles. Il sera aussi d'un enregistrement avec Wes Montgomery. Le voici à la flûte, instrument sur lequel il excellait également :


Toute cette aventure se déroulera dans la fin des années 50 et le début des sixties car James disparaitra ensuite dans son Texas natal pour y devenir éducateur. On ne le reverra qu'en 1988 dans le disque de Don Cherry Art Deco avec ses affidés des débuts, Higgins et Haden. Curieux attelage puisque Clay joue dans un style très différent et, à mon humble avis, moins bien qu' à sa grande époque. Le voici, le voilà :


Il reprendra son activité jusqu'à sa mort en 1994, enregistrant notamment avec Roy Hargrove.

Une petite curiosité ; le site AMG qui est la bible de ceux qui sont intéressés par les musiciens donne une bio de James Clay totalement erronée, le confondant avec un autre James Clay qui n'a rien à voir ; cela alors que la disco et les dates correspondent bien à notre Clay. Moralité : à qui se fier si un site réputé aussi sérieux fait de telles erreurs. Ci dessous je prouve ce que j'avance :  



A bientôt petits amis...


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